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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 16:05

La ville, avenir de l’agriculture

 

Les enjeux de l’alimentation de proximité n’ont jamais été aussi prégnants que ces dernières années. Face à l’explosion des coûts, qu’ils soient économiques et à mettre en rapport avec nos modes de vies, ou écologiques, lorsque ces mêmes modes de vie alimentent les excès et les rejets polluants, se nourrir près de chez soi et de manière responsable est devenu une véritable problématique urbaine. Alors que les idées et les démarches foisonnent autour de la question et que des réseaux promouvant les circuits courts alimentaires se mettent en place, force est de constater que la ville se perméabilise de plus en plus à l’agriculture, transformant jusque dans ses fondements cette activité dix fois millénaire…

Bien sur, la ville s’étale, bien sur la ville grignote et digère chaque année des centaines d’hectares de terres arables. Pourtant ce que ses détracteurs oublient souvent de voir, c’est que cette dernière réinvente aussi, au sein même de son tissu, les pratiques et les activités d’une agriculture abandonnée au lendemain des années 40, aux mains des marchés agroalimentaires. Ca et là, certains pans d’urbanité tendent ainsi à se confondre en une espèce de ruralité hybride, pas tout à fait à l’image d’Epinal de la campagne, pas tout à fait à celle de la « cité moderne ».

 

 

Une expérience d'estive urbaine menée à Gerland en 2007 (Lyon / octobre 2007, agence Fabriques en partenariat avec Thomas Hanss, ingénieur paysagiste. Maîtrise d’ouvrage : Grand Lyon)


Sur le stade de foot, de drôles de joueurs, en fait, des moutons en pâture, interpellent le citadin. Le principe d’estive urbaine expérimenté par certaines collectivités, notamment par la municipalité de Lyon à Gerland, tient de ces nouvelles formes que la ville a pu donner à la pratique agricole (et inversement d’ailleurs). Sur des espaces urbains enherbés, l’estive réinterroge certains principes de gestion, de qualité et d’usages partagés des biens publics comme elle contribue à offrir de nouveaux lieux d’activité et de production pour les éleveurs.

Dans un autre genre qui relève moins de l’importation directe de pratiques agricoles que de leur émergence, nombreuses sont les métropoles à s’engager sur la voie de projets urbains intégrant à leur fonctionnement, l’idée d’une production alimentaire locale. Directement inspirées des nouvelles formes de partage agricole en ville et des jardins collectifs de particuliers, des expériences publiques fleurissent dans le cadre foncier complexe et tendu de certaines villes.

Dans le quartier de Beacon à Seattle, un vaste projet engagé par une association et récemment repris par la ville, prévoit ainsi de développer une forêt comestible de trois hectares dans le but de produire non seulement du bois de chauffage, mais aussi et surtout de la nourriture en libre service à destination des habitants.

Forêts comestibles, parcs ou lotissements agricoles, pâturages urbains,… derrière les associations sémantiques parfois paradoxales se dessinent de nouvelles formes d’espaces, lieux d’urbanité à la fois vecteur de partage, d’échanges et de production alimentaire. Au centre de ces hybridités urbaines, un autre paradoxe redessine l’activité agricole, et s’il en modifie les fondements industriels, contribue également à la rapprocher de ses origines, d’un temps ou, tenue dans la proximité, elle participait à la construction des liens sociaux et de la vie en collectivité.

L’homme de la ville, dernier agriculteur d’une révolution alimentaire ?

L’avènement des sociétés urbaines et industrialisés a fait de l’agriculteur une espèce en voie de disparition. Alors que dans le monde, leur effectif reste encore important, en France, seule 3% de la population active détient aujourd’hui le rôle de producteur alimentaire. Un constat qui, souligné par le virage progressif de l’agriculture urbaine, nous laisse entrevoir la naissance de nouveaux paradigmes professionnels. Alors que Mendras décrivait à la fin des années 60, la fin de la figure du paysan, l’agriculteur qui lui a succéder pourrait bien passer le pas à son homologue des villes.

Alors que certaines métropoles, dont Détroit constitue le visage emblématique, amorcent une espèce de révolution agricole conjoncturelle, de nouveaux types d’agriculteurs urbains, néologisme oblige, d’urbagriculteurs, apparaissent sans pour autant avoir entretenus de liens culturels ou générationnels avec l’activité traditionnelle ou industrialisée de la terre.

 

A Détroit, l'agriculture urbaine met tout le monde à contribution, surtout les plus jeunes (Jim WEST/REPORT DIGITAL-REA)

 

Anciens salariés du secteur privé au chômage, artistes, retraités des villes ou encore étudiants constituent aujourd’hui avec d’autres actifs, une nouvelle cohorte d’agriculteurs et de travailleurs agricoles. Des profils hétérogènes qui accompagnent peu à peu le glissement d’une activité professionnelle et « rurale » vers une pratique culturelle et urbaine nouvelle, retraçant en substance les rapports et les contours de l’homme à l’alimentaire et à la gestion des ressources nécessaires à son alimentation.

Si la pratique agricole urbaine est aujourd’hui davantage le fait d’une poignée d’acteurs et d’initiatives personnelles, elle pourrait bien se structurer et amener la naissance de nouvelles professions, à l’image des réflexions déjà engagées par le collectif des Ekovores et dont nous vous parlions ici il y a quelques temps…

 

 


 

 

 Mots-clés : Agriculteur, agriculture urbaine, Détroit, Ekovores, estive urbaine, forêt comestible, Gerland, Lyon, parc agricole, Seattle

 

   

josselin-thonnelier.jpg                                                                                                                                                                                                                                                                          Josselin Thonnelier est diplômé de l'Institut d'Urbanisme de Grenoble en urbanisme et projets urbains, de l'Université de Poitiers et de Moncton (Canada) en Géographie et Sciences Politiques, il s'intéresse principalement à la question de la cohérence et des enjeux des projets urbain et territorial (habitat, économie et développement, mobilité et transports) dans leur inscription à l'espace, à ses dynamiques, ses préexistences et son devenir.

 

Site web de Josselin Thonnelier

 

Josselin Thonnelier sur Urbaniews.fr

 

 


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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 10:17

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En Charente, ils sont 117 à prêter de l'argent, ruraux, urbains, enseignants comme paysans, militants qui se retrouvent autour de valeurs de solidarité. «La crise financière est passée par là. De plus en plus de gens refusent que leur argent serve à spéculer sur les marchés financiers. Moi, je veux savoir ce qu'on fait de mon argent»,dit Marie-Jo Pécout-Vrignon.


Basée à Soyaux, cette ancienne institutrice est la bénévole active de la Nef (Nouvelle économie fraternelle), coopérative qui collecte de l'épargne et octroie des crédits pour financer des activités professionnelles et associatives à des fins d'utilité sociale et environnementale. «A la Nef, les prêts sont transparents, les sociétaires orientent leur épargne vers le secteur de leur choix, logement social, agriculture biologique, transports propres etc..»

Ils sont dix pour le moment au sein du club, dont trois anciens chefs d'entreprise. Ici, chaque membre épargne un minimum de 7,50 € par mois. Environ 500 € sont ainsi épargnés collectivement et mensuellement. «Investir n'est pas un gros mot, reprend Jean-Yves le Turdu. Il faut démystifier le monde de l'argent, dire «ça nous appartient» et ne pas tout attendre des dirigeants politiques


Une économie très loin du CAC 40, portée par des militants dont les ambitions visent la création d'une vraie banque européenne solidaire. Une économie qui s'inscrit dans la mouvance de CIGALES (Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire) une structure de capital risque solidaire mobilisant l’épargne de ses membres au service de la création et du développement de petites entreprises locales et collectives (SARL, SCOP, SCIC, SA, association, …).

Chaque Club est constitué de 5 à 20 personnes qui mettent une partie de leur épargne en commun. Il se réunit plusieurs fois par an pour recevoir les créateurs, décider de leur placements et affecter cette épargne collective au capital des entreprises.

C’est un lieu d’échanges et d’auto-formation sur les questions économiques et de développement local, où investisseurs et porteurs de projet font l’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire.

Le club a une durée de vie de 5 ans, prorogeable une fois. Au terme de sa vie, il procède à la liquidation de son portefeuille, au prorata des apports des cigaliers.


Contact

Fédération des CIGALES
61 rue Victor Hugo
93500 PANTIN
Tél : 01 49 91 90 91

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 07:17

 

 

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Mesure promise par le candidat François Hollande pendant la campagne présidentielle, la garantie universelle pourrait voir le jour pendant l’été. Elle permettrait de diminuer les pratiques abusives de certains propriétaires privés.

Faciliter l’accès au logement des jeunes. C’est l’objectif affiché de la garantie universelle qu’a annoncé, en début de semaine, la ministre de l’Egalité des territoires et du logement, Cécile Duflot. Ce système viendrait prendre le relais de la garantie des risques locatifs (GRL), créée en 2007 puis rénovée en 2009 et qui n’a pas porté ses fruits. Alors que l’objectif était d’atteindre 1,2 millions de lots, seuls 310 000 ont été effectivement assurée avec ce produit assurantiel. D’une part, la GRL s’est retrouvé en concurrence avec l’assurance garantie loyer impayé (GLI) distribuée par des assureurs et notamment des courtiers, financièrement intéressés à la vente du produit. D’autre part, son coût était plus élevé que le produit concurrent. Enfin, la gouvernance de la GRL a été complexe : certains assureurs partenaires ont cessé de distribuer le produit au bout de quelques mois.

Trois types de modèles - Si les contours du nouveau système n’ont pas encore été rendus publics, trois types de modèles pourraient voir le jour.

  • une mutualisation des cautions locatives avec la création d’un Fonds de garantie universelle et mutuelle associant le secteur public et le secteur privé et couvrant à la fois les risques d’impayés et les accidents de la vie. Ce modèle de garantie est notamment issu du rapport établi par le Haut Conseil de la famille publié le 10 mai 2012 ;

  • une fusion de la GRL et de la GLI : afin d’éviter de ne faire porter le risque que sur une partie des assurés, les assureurs auraient l’obligation de distribuer une nouvelle version de la GRL ;

  • rendre obligatoire une garantie contre les impayés de loyers et la suppression de la caution solidaire : présenter un garant solvable constitue un frein majeur dans l’accès au logement (hors problèmes de ressources). En rendant obligatoire une assurance, la caution solidaire pourrait disparaître. Dans ce modèle, le locataire prendrait en charge une partie du coût des primes d’assurance. Ce système a notamment été recommandé par le Conseil économique social et environnemental en novembre 2011 dans un avis portant sur la mobilité des jeunes.

Cette garantie universelle pourrait permettre de résoudre une partie des difficultés croissantes des jeunes à entrer dans un logement autonome. Selon l’étude de l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL) publiée en novembre 2011, la part de ceux qui vivent chez leurs parents a augmenté de 3,5% entre 1992 et 2006.

Les pratiques abusives des propriétaires

Une enquête portant sur 349 pratiques abusives a été menée par l’Union régionale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes (CLAJJ) en Rhône-Alpes entre 2010 et 2011. Résultat, 85% d’entre elles apparaissent illégales ou supposées illégales et 68% des ont été relevées en amont de la signature du bail. Parmi les pratiques observées, 18% concernent des discriminations, 20% les exigences du bailleur (dont des demandes illégales de documents). « Les propriétaires n’hésitent pas à demander des documents figurant dans la liste des documents ne pouvant être demandés à un candidat locataire (attestation de bonne tenue des comptes bancaires, copie de relevé de compte, attestation de l’employeur alors que le jeune a transmis son contrat de travail et ses bulletins de salaire, le numéro de sécurité sociale, …). De plus, certains obligent le locataire à verser le loyer via un prélèvement automatique ce qui relève des clauses abusives », souligne l’étude. Enfin, 6,25% des pratiques concernent la décence du logement mis à la location qui oscillent « entre vétusté, indécence et insalubrité ».

 

Cet article est en relation avec le dossier

Sur La gazette.fr

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 14:34

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Des livres en usage libre et gratuit sur le domaine public. Des chaises longues pour lire confortablement. Pas de vols d'ouvrages, pas de vandalisme. Cela se passe de l'autre côté du Rhin. Une initiative à développer et à faire connaitre.

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 14:18

 

 

« Il serait nocif que le PS ait tous les pouvoirs » nous effraie Guaino. En effet, « le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument » : Nicolas Sarkozy est bien placé pour le savoir, lui qui illustrait si bien cette maxime avec son poujadisme, ses courtisans, ses députés godillots et un parti antidémocratique.

Rassurons M. Guaino : La gauche naura pas tous les pouvoirs. LEurope restera bien à droite. La BCE restera monétariste et poussera les réformes à la hache du marché du travail. Le Parlement européen, certes sans pouvoir de proposition, restera également à droite. La Commission, marginalisée totalement sous Sarkozy, pointera peut être un peu le bout de son nez mais restera à droite. Enfin, le Conseil Européen sera également de droite.

M. Guaino, rassurez-vous : vos amis conservateurs sont bien représentés au niveau Européen. François Hollande sera contraint par cet équilibre politique, et il en est conscient. Pour le camp europrogressiste, le scrutin européen de 2014 en est dautant plus important pour réorienter le cours de lEurope.

 

En revanche, M. Guaino, vous devriez plutôt être inquiet de votre propre camp, qui na plus de discours économique cohérent.

La social-démocratie européenne se réveille, dans les sondages en Allemagne, dans les urnes en France. Plus important, la social-démocratie européenne présente une réponse cohérente face à la crise. La réduction des déficits nationaux est actée, mais une relance par des investissements écologiques ou des infrastructures financées par une taxe sur les transactions financières et par des emprunts de la Banque européenne d’investissement est indispensable. La régulation financière devra être stricte pour éviter la prochaine crise. Surtout, l’intervention de la BCE sur la dette souveraine devra être plus massive pour casser la spéculation et donner du temps aux Etats pour se réformer.

Enfin, un rééquilibrage des balances commerciales entre les différents Etats est nécessaire, via une relance par les salaires dans les pays en situation d’excédent commercial, comme lAllemagne. La déclaration commune entre le PS et le SPD de mi 2011 en est une preuve. Ce message social-démocrate a des soutiens au-delà de son camp traditionnel, puisque M. Monti est proche de cette ligne.

 On peut considérer que cela est insuffisant. Certains à gauche, comme les économistes atterrés, prônent ainsi une intervention plus importante encore de la Banque Centrale Européenne ou une remise en cause de la liberté de circulation des marchandises et des capitaux entre l’Union Européenne et le reste du monde. On peut critiquer la position sociale-démocrate pour son manque d’ambition, mais nullement pour son incohérence.

De même, à droite, les partisans d’une sortie vers des monnaies nationales ont une cohérence. Le retour aux monnaies nationales permet la monétisation des dettes publiques et la dévaluation. La monétisation des dettes publiques serait un outil pour résoudre la crise de la dette, tandis que la dévaluation permettrait, en partie, la résolution des problèmes de compétitivité. Cette politique présente deux défauts majeurs. D’une part, elle n’intègre pas le besoin d’Europe pour faire face aux défis futurs qui nous attendent. D’autre part, elle présente des risques fondamentaux lors de sa mise en place entre des économies totalement interdépendantes, risques qui peuvent mettre en cause sa faisabilité. Ces politiques sont donc, risquées, à très courte vue, mais cohérentes.

En revanche, le corpus idéologique de la droite raisonnant dans le cadre de l’Euro est, d’abord, foncièrement incohérent et, ensuite, absolument éloigné de la demande électorale de son propre camp. Pour savoir ce que nous promet la droite européenne, il suffit de lire ce qui a été dit par Merkel : il faudra une décennie pour sortir de la crise de la dette. La droite n’a qu’une réponse à la crise : la rigueur pour les dix ans qui viennent.

Cela est-il exagéré ? que nenni…

LAllemagne a fait sa cure de rigueur (réforme du marché du travail et stabilisation du coût du travail), pendant que les autres Etats sendettaient. Ces autres Etats ont ainsi pris le relais de l’absence de croissance de demande intérieure en Allemagne. A l’arrivée, l’excédent commercial allemand est de 150 Mds€. On peut également ajouter que l’Allemagne s’est affranchie du pacte de stabilité et de croissance : même elle n’a pas respecté le fameux seuil de 3% de déficit public !

Mais la crise européenne est passé par  : les banques doivent se désendetter et prêtent moins. En Espagne, en France, ce sont des banques qui sont en situation de quasi-faillite (Dexia, Bankia) Les ménages deviennent prudents ou contraints par une moindre hausse de leur revenu, quand ils ne sont pas étranglés par des crédits immobiliers élevés et des appartements qui ont perdu de la valeur. Les Etats doivent respecter une règle d’or ce qui aura un effet déprimant sur l’activité et, pire, sont dépendants des marchés financiers pour se financer à taux d’intérêts élevés. Les entreprises sont plus en période de licenciements que d’embauches. Si lEurope nintervient pas, il ny a donc aucun levier de croissance. Les difficultés vont donc bien durer 10 ans.

Les investissements sont les premières dépenses à être rognées : en Espagne, les investissements publics ont été réduits de 40% depuis 2008. Réduire les dépenses d’investissements, c’est l’inverse d’une politique qui prépare l’avenir.

La seule possibilité de croissance vient alors des réformes structurelles : pour le patron de la BCE, la croissance passe par « flexibilité, mobilité, équité », c’est-à-dire libéralisation du marché du travail avec la fin des emplois à vie, un contrat unique, la simplification des licenciements.

Au point de vue économique, de telles réformes ne peuvent produire leurs effets quà long terme, lorsquelles sont efficaces. Selon Pierre-Olivier Beffy, économiste en chef chez Exane BNP Paribas, « en période de faible activité, l’OCDE a montré qu’il n’y avait pas d’effet positif des réformes structurelles du marché du travail avant au moins cinq ans » (6). De plus, de telles réformes ont un impact récessif sur les salaires et limitent d’autant la demande intérieure. Les « ein euro Job » en Allemagne ont contribué à l’absence de progression de la demande intérieure. Les réformes structurelles de la droite ne seront quun pis-aller en termes deffets sur la croissance.

Au point de vue politique, on voit déjà limpasse de chemin proposé par la droite avec une explosion des partis populistes de droite. La Grèce est en crise politique avec un parti nazi qui fait 7% et un gouvernement introuvable. En France, les partis qui rejettent les traités européens font un tiers des voix, dont presque 20% sur la droite. Le score du candidat de droite s’en est trouvé réduit. Toujours en France, c’est Sarkozy qui observe qu’il ne gagne pas un point dans les sondages lorsqu’il fait campagne sur des réformes économiques, comme la TVA sociale. La CDU perd du terrain, élections après élections. Le Parti pirate, parti sans avis sur rien fait 8% des voix. En Italie, c’est un comique qui fait 12% de voix sur un programme de sortie de l’Euro.

Il y a pire pour la droite européenne. Les réformes, souhaitables selon elle, ne pourront pas être mises en place. En effet, il est très difficile, sinon impossible, de libéraliser et de revenir sur des acquis sociaux, lorsquil ny a aucune perspective. M. Monti réforme dans la droite ligne des préconisations de la droite européenne, mais commence à perdre le soutien de son opinion : chaque réforme supplémentaire sera plus difficile à mettre en œuvre. L’échec de Hollande sur une réorientation de l’Europe lui ferait perdre toute marge de manœuvre économique le condamnant à ce que la Gauche du PS lui promettait : faire du « Hollandréou », être le socialiste qui sera obligé de pratiquer une politique de rigueur absolue. Mais, cela lui fera perdre, également, toute crédibilité pour réformer par la suite. S’il modifie le cours de l’Europe, François Hollande sera considéré comme crédible et sérieux et les négociations avec les syndicats sur les retraites pourraient se faire correctement. Echouer sur l’Europe, c’est être un mou ou un mauvais négociateur : les manifestants se déchaîneront contre toutes réformes sociales. En Grèce, ce sont des réformes structurelles imposés par le mémorandum qui sont faites à la hache, au lieu de laisser un peu de temps à la Grèce pour les mettre en œuvre. Cela conduit à un profond ressentiment contre l’Europe.

En définitive, la droite européenne pose des cadres politiques et économiques qui empêchent les réformes qu’elle préconise en théorie. Au niveau politique, le discours de la droite européenne ne répond nullement aux interrogations des électeurs de la droite populiste. La concurrence restera donc très forte avec des partis populistes de droite. Sur l’économie, la droite européenne promet une absence de croissance pour les 10 ans qui viennent, sans préparer l’avenir puisque tout investissement sera bloqué par la politique d’austérité et par l’endettement accumulé des acteurs privés.


« Fin de la croissance, impossibilité de mener à bien les réformes structurelles, droites populistes très fortes », est-ce votre programme pour lEurope ? Soyons sérieux, aucun homme politique de droite ne peut être en phase avec cette promesse dEurope là.

Alors, M. Guaino, je vous le demande : A droite, quelle est, vraiment, votre discours Européen ? Celui de Sarkozy qui disait que tout avait été résolu lorsqu’il était SuperPrésidentduMonde ? Celui de Merkel qui dit « Nein » à toute modification à court terme et qui promet 10 ans de rigueur ? Ou celui d’un centre droit républicain, à l’image de M. Monti, qui demande de l’air pour faire ses réformes, et soutient les combats de François Hollande ?

C’est le vide intellectuel qui est le vôtre sur l’Europe devrait vous effrayer et non le fait de donner à M. Hollande les moyens d’appliquer sa politique au niveau national !


Ben sur Sauvons l'Europe

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 23:10

 

 

Agrandir la photo © DDE
Etude d'impact réalisée en 2002 du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO).

 

Au lendemain des élections présidentielles, la mairie et la Communauté urbaine de Strasbourg annoncent que Vinci ne parvient pas à boucler le financement de l’A355, projet de grand contournement ouest (GCO). Une première pour une grande infrastructure et pour le numéro un français du BTP.

« En entrant dans le vif du sujet, les spécialistes du groupe Vinci ont mesuré l’insuccès prévisible » du grand contournement ouest de Strasbourg, écrivent Jacques Bigot et Roland Ries, président de la communauté urbaine et maire socialistes de Strasbourg, dans un communiqué daté de vendredi 1er juin. Les deux élus confient en avoir été informés, « à titre alors confidentiel, quelques semaines avant l’élection présidentielle ». Pour eux, l’incapacité du concessionnaire pressenti à réunir le tour de table « montre à l’évidence que, malgré le concours financier de l’Etat, de la Région Alsace et du Conseil Général du Bas-Rhin, l’équilibre économique d’exploitation du GCO n’est pas atteignable ». Et dédouane la responsabilité du gouvernement, qui devra « prendre acte de la caducité de la procédure qui a abouti au choix de Vinci ».

 

Un problème plus politique que financier ?

 

La charge est violente contre le major du BTP qui n’a toutefois pas souhaité commenter l’information. Pourtant, la semaine dernière, l’agence Reuters avançait des raisons plus politiques que financières (voir article ici) qui pousseraient l’Etat à abandonner ce projet d’autoroute A 355 (25 km) représentant un coût de 750 millions d’euros pour une concession de 55 ans.

Les exécutifs municipal et communautaire profitent de l’occasion pour réaffirmer leurs priorités pour le désengorgement de Strasbourg, en particulier dans le domaine du transport public. Parties prenantes de la majorité municipale et communautaire de Strasbourg, Europe Ecologie Les Verts se saisit également de l’abandon vraisemblable du projet pour rappeler l’urgence des « solutions efficaces », en particulier « l’écoredevance promise depuis sept ans », pour « éviter le report en Alsace des poids lourds en transit » sur l’axe rhénan nord-sud, desservi par les autoroutes allemande et française A 5 et A 35.

 

« Immense gâchis »

 

Face à la majorité gouvernementale, les présidents UMP du conseil régional d’Alsace et du conseil général du Bas-Rhin ne désarment pas : « Dans sa relation à l’Alsace, le gouvernement Ayrault s’inscrit dans la lignée des précédents gouvernements de gauche », réagit Philippe Richert, président de la région Alsace. Son communiqué du 1er juin rappelle deux précédents : l’abandon du projet de canal Rhin-Rhône à grand gabarit par le gouvernement Jospin, et l’accueil du Synchroton à Grenoble en 2004, décidé par le gouvernement Fabius, au lieu de Strasbourg, initialement choisie. De même, Guy-Dominique Kennel, président du conseil général du Bas-Rhin, dénonce « un immense gâchis » : le chantier permettrait selon lui « de créer quelques milliers d’emplois et de relancer tout le secteur du BTP dans la région ».

Aux arguments échangés depuis plus de 10 ans et actualisés par l’alternance présidentielle, il faut dire que le choix de Vinci avait jeté le trouble chez de nombreux partisans locaux du projet : pourquoi l’Etat a-t-il préféré l’option la plus chère et la plus gourmande en terres agricoles, face à l’offre présentée par la Sanef, avec l’entreprise régionale Lingenheld TP, qui présentait également l’avantage d’une moindre mobilisation de fonds publics ? Déterminante pour comprendre la récente évolution de ce dossier hautement politisé, cette question reste aujourd’hui sans réponse.


Laurent Miguet sur Le Moniteur.fr

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 12:13

 

La Périurbanisation, problématiques et perspectives.

La périurbanisation : problématiques et perspectives.

Emmanuel Roux et Martin Vaninier.

Ed La Documentation française. Août 2008 85 pp

 

Clair et synthétique, cet ouvrage vise à pacifier les différents débats autour de la périurbanisation, en apportant de nouveaux points de vue.

Il résulte d'une étude prospective menée par des chercheurs des universités de Grenoble, sous l'impulsion de la Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité des territoires (DIACT).

Sans prétendre à l'exhaustivité, ce petit fascicule analyse une quarantaine de cartes, qui décrivent toutes un aspect de la périurbanisation. Il s'agit avant tout pour ses auteurs de "changer le regard sur une réalité plus complexe et plus riche qu'on aurait tendance à l'admettre aujourd'hui".

Qu'est-ce que la périurbanisation ?

Dans un premier temps, il s'agit de mieux comprendre ce qui définit la périurbanisation.

Pour l'INSEE, les zones périurbaines sont des lieux dont les habitants, lorsqu'ils travaillent, sont plus de 40% à travailler ailleurs, dans le ou les pôles urbains les plus proches. Cette définition a son utilité : elle a notamment permis de considérer ensemble les villes et leur aire d'influence, et d'encourager le développement des intercommunalités.

Mais elle a aussi ses limites. Au fond, "la périurbanisation ne se décrit pas seulement par l'intégration (...) de communes périphériques dans des bassins d'emplois de plus en plus vastes". Il s'agit aussi de "la transformation plutôt mal vécue et mal maîtrisée des modalités d'occupation des sols".

Du point de vue de l'occupation des sols, la périurbanisation ne se déploie pas seulement autour des grandes villes, mais forme "d'immenses nappes" sur le littoral atlantique ou méditerranéen, et "une sorte de micro-pigmentation" dans les espaces ruraux.
Du point de vue de la croissance démographique, elle correspond à un "processus de redistribution des densités", entre les centres-villes et leurs couronnes, mais aussi entre les grandes villes et les communes de moins de 20 000 habitants, qui connaissent une véritable "explosion".

On peut donc considérer la périurbanisation comme l'avènement d'une "troisième catégorie d'espaces qui ne relève ni des villes ni des campagnes", plutôt qu'une simple extension des villes.

Qui sont les périurbains ?

En étudiant la composition des ménages français, les auteurs de cette étude obtiennent des cartes qui recoupent les précédentes (répartition des couples avec enfants ou des ménages en fonction de leurs revenus) ou non (répartition des personnes en fonction de leur catégorie socio-professionnelle).

Ce qui tend à montrer que l'espace périurbain est bien celui des familles et de l'automobile, mais pas nécessairement celui de la classe moyenne ou des professions tertiaires. La périurbanisation correspond au développement d'un certain mode de vie (vie de famille en maison individuelle, et navettes quotidiennes de chacun des conjoints vers un lieu de travail différent) plutôt qu'à un mouvement de ségrégation spatiale.
Bien plus, la vie en zone périurbaine semble correspondre à "un moment dans la trajectoire résidentielle des ménages".

Non sans malice, les auteurs de l'étude soulignent enfin que la progression de l'habitat individuel "semble beaucoup moins spectaculaire que les conflits d'idéaux qu'elle alimente", et notent un taux d'occupation des logements supérieurs à celui des villes et des campagnes. L'habitat individuel du périurbain loge des familles alors que l'habitat collectif tend à loger des personnes seules...

L'espace périurbain est-il de mauvaise qualité ?

Les cartes présentées ensuite montrent, certes, un phénomène d'"appropriation résidente du territoire", avec une occupation d'espace supérieure et une augmentation des déclarations de catastrophes naturelles.

Mais leurs auteurs proposent de nuancer le tableau en le comparant à celui d'autres pays européens, et en considérant que si cet espace demeure aussi attractif et convoité, il ne doit pas manquer de "qualités habitantes". Leurs chiffres relativisent le phénomène d'artificialisation des sols.

D'une manière générale, ils font remarquer que "l'espace périurbain est une campagne habitée dont le stock d'espaces agri-naturels reste, et restera pour longtemps, considérable". Ils vont plus loin en supposant que la périurbanisation ne menace pas réellement les terres agricoles, plutôt en compétition avec les forêts, mais "pourrait signifier au contraire la logique d'occupation qui lie le mieux agriculture et forêt".

En somme, "la question majeure posée par l'étalement résidentiel n'est pas la consommation des sols, mais l'organisation de la forme périurbaine".

Comment composer avec la périurbanisation ?

Au vu de ces différents éléments, la périurbanisation n'est ni un moment transitoire dans la croissance des villes, ni une simple erreur d'aménagement des villes, mais une "bifurcation majeure" dans notre rapport à l'espace.

Or "le périurbain ne s'est pas fait tout seul", sous la pression des ménages, mais résulte au contraire des politiques publiques menées depuis une trentaine d'années (encourageant la propriété individuelle...) et alimente de puissants intérêts privés (marché de l'automobile ou de la construction...).

La répartition géographique des pays, des intercommunalités à taxe professionnelle unique, des plans locaux d'urbanisme (PLU) ou des schémas de cohérence territoriale (SCOT) et des parcs naturels régionaux (PNR) semble indiquer que "l'espace périurbain n'est pas démuni de cadre politiques institués pour le gouverner".

Par contre, cette étude appelle les pouvoirs publics à renoncer à leur "obsession" des stocks (de sols ou de paysages) pour s'investir dans "une politique des flux et des temps", et dans une réelle logique de projet.

 

Sur Cap rural.org

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 05:49

 

Un “non” massif au cumul des mandats
Les Français plébiscitent les mesures envisagées par François Hollande pour limiter le cumul des mandats. L’obligation faite aux ministres de quitter leurs mandats locaux est également approuvée, selon une enquête Ifop pour Acteurs publics.

L’une des mesures symboliques les plus fortes voulues par le nouveau président de la République recueille l’approbation massive des Français. Selon l’enquête réalisée par l’Ifop pour Acteurs publics, les décisions promises par le Président François Hollande sur le cumul des mandats sont plébiscitées, toutes catégories et toutes tendances politiques confondues. Plus de 9 personnes interrogées sur 10 (92 %) approuvent l’engagement pris par le chef de l’État d’interdire à un député ou à un sénateur de cumuler ses fonctions avec un mandat exécutif local (maire, président de conseil régional, de conseil général, de communauté de communes, de communauté urbaine, etc.).

L’Ifop a posé la même question à un échantillon de cadres de la fonction publique issu du panel de l’Observatoire des politiques publiques mis en place par Acteurs publics et les résultats sont quasiment identiques. L’approbation est massive (91 %) avec un niveau de “tout à fait favorable” de 68 % pour les hauts fonctionnaires et de 69 % pour l’ensemble des Français. Si, chez les sympathisants PS, le taux d’approbation est de 99 %, il atteint 84 % chez les sympathisants UMP, un taux très important concernant une mesure proposée par le Président Hollande.

 

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Sécurité professionnelle


La deuxième partie du questionnaire révèle des critiques fortes à l’égard des situations de cumul. La question de la disponibilité des élus accaparés par plusieurs mandats arrive en tête des préoccupations des personnes interrogées. 91 % sont “tout à fait d’accord” ou “plutôt d’accord” avec l’affirmation selon laquelle “le cumul des mandats empêche l’élu de se consacrer pleinement à ses mandats et favorise l’absentéisme”. La crainte du conflit d’intérêts est par ailleurs soulignée par l’enquête. Les Français sont également d’accord à 83 % avec l’affirmation selon laquelle “le cumul des mandats permet de faire carrière en politique et assure aux élus une certaine sécurité professionnelle”. En rejetant le cumul des mandats, les Français exprimeraient donc aussi un rejet des carrières politiques.

L’argument des opposants à la fin du cumul des mandats est en revanche entendu par les Français. Les élus mettent souvent en avant le fait que cumuler un mandat de parlementaire et un mandat exécutif local permet de rester proche du terrain et donc des préoccupations des gens. Les personnes interrogées sont “tout à fait d’accord” ou “plutôt d’accord” avec cette affirmation, à 53 % contre 47 %. Ce partage de l’opinion se retrouve à peu près chez les hauts fonctionnaires qui, eux, sont “plutôt pas d’accord” ou “pas d’accord du tout” avec cette affirmation, à 55 %.


 

Tâche ministérielle


La troisième et dernière question de l’enquête conforte, là encore, les prises de position de François Hollande. L’engagement selon lequel un membre du gouvernement doit l’être à temps plein est massivement approuvé. 91 % des personnes interrogées sont “tout à fait favorables” ou “plutôt favorables” à ce que tout ministre, ministre délégué ou secrétaire d’État démissionne de ses mandats locaux dès qu’il est nommé. 55 % sont “tout à fait favorables”.

Cette approbation massive dépasse les clivages politiques puisque le “total favorable” grimpe à 95 % chez les sympathisants PS et à 87 % chez les sympathisants UMP. Chez les fonctionnaires de catégorie A de notre panel, le taux de “tout à fait favorable” ou “plutôt favorable” atteint 93 %, contre 7 % de personnes opposées. L’argument selon lequel les ministres doivent entièrement se consacrer à leur tâche ministérielle en période de crise relève aujourd’hui de l’évidence. L’époque où Alain Juppé pouvait cumuler Matignon, la mairie de Bordeaux et la présidence du RPR semble révolue. La “jurisprudence Jospin” (1997-2002), à peine mise à mal en 2002, un peu plus en 2007, par les gouvernements de droite, semble à présent solidement ancrée dans l’opinion.


Frédéric Dabi, directeur général adjoint du département “Opinion et stratégies d’entreprise” de l’Ifop sur Acteurspublics.com
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3 juin 2012 7 03 /06 /juin /2012 09:13

 

 

Dans le cadre de la campagne pour les législatives dans la 3ème circonscription du Bas-Rhin, Andrée Buchmann (EEVL) et Zoubida Naili (PS) animeront trois réunions publiques  

 

Lundi 4 juin 20h
Salle des fêtes
Rue du gymnase - REICHSTETT

Thème de la réunion : l'emploi

Mardi 5 juin 20h
Foyer St Joseph
6 rue du centre - SOUFFELWEYERSHEIM

Thème de la réunion : l'environnement - les déplacements

Mercredi 6 juin 19h
Salle des fêtes - 16 rue des Vosges HOENHEIM
Grand meeting politique avec la présence :

 Raphaël Nisand - Maire de Schiltigheim,

 Jacques Bigot - Président de la Communauté Urbaine de Strasbourg,  

Serge Oehler - Conseiller Général,  

Marie-Dominique Dreyssé - Conseillère Générale, 

Alain Jund - Adjoint au Maire de Strasbourg  

Des chefs d'entreprises, commerçants, artistes, responsables d'associations environnementales, sportifs, universitaires, ....

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 13:41

inégalités sociales

De la contradiction de toute pensée de droite

La pensée de doite prétend justifier les inégalités sociales au nom d'une inégalité naturelle intangible, en tant que celle-ci serait nécessaire à l'ordre public et donc à la paix civile.

Ce faisant elle tente de justifier l'ordre existant inégalitaire en niant qu'il puisse être fondamentalement contradictoire et en permanence menacé par ses contradictions internes. Elle est conduite par là à faire de la répression policière la seule solution, violente, à ces contradictions sociales déniées. 

Mais elle reconnait par cette justification et la montée des moyens de répression jusqu'au déni des droits humains pour lesquels elle milite :

1) que cet ordre est précisément fondé sur un désordre et que, pour le figer, il lui faut impérativement faire recours au surréel divin afin de faire croire aux dominés que cet ordre est bénéfique à tous, c'est à dire à l'ordre public confondu avec l'ordre social existant. Les dominés sont invités, voire contraints par la force dite publique, s'ils n'en sont pas suffisament convaincus, d'accepter cet ordre inégalitaire au nom de leur propre sécurité.

2) que le réalisme dont se réclame la pensée de droite est fondé en sous main sur une vision surréelle ou métaphysique de la réalité qui voit en elle un ordre transcendfant permanent inchangeable et naturel, c'est à dire biologoque et/ou divin.

3) qu'elle est dans une contradiction performative, dès lors qu'elle est obligée de mettre Dieu et/ou la nature immuable, comme justification idéelle, au service de la domination réelle, sans pour autant croire forcément elle même à l'existence réelle d'un Dieu créateur de la nature et de son ordre, ce qui était le cas par exemple de Maurras.

Il suffit alors d’exhiber cette contradiction -dont l'histoire de l'église catholique et du christianisme historique sont l'expression- pour faire de cette justification irréelle du réalisme, ce qu'elle est : une mystification idéologique au service d'une domination fondamentalement injustifiable. C'est pourquoi cette mystification de la permanence des inégalités naturelles au nom de Dieu est en permanence auto-démentie par la réalité historique, y compris des religions.

Le libéralisme économique se charge du reste de ruiner cette vision inégalitaire de la pensée de droite au nom de l'égalité idéalement supposée des acteurs économiques.
Cette dernière contre-vérité neutralise la vision de droite. Ce qui fait que le pseudo-libéralisme économique inégalitaire ne sait toujours pas à quel saint se vouer

 

Sur Agoravox

 

 

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