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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 18:25

Au petit jeu de qui perd gagne il semble bien que le Front national soit le seul à avoir tiré le jackpot. Non seulement il fait entrer deux des siens au sénat, mais il se permet de surcroit d'engranger bien plus de voix que la simple arithmétique ne le laissait entendre.

En effet ce parti d'extrême droite a réuni dimanche 28 septembre 3 972 suffrages de grands électeurs, alors même qu'il ne pouvait compter que sur un millier de voix.

  • Ainsi dans le Var, lorsqu'il atteint 18,99% des suffrages exprimés là où il ne disposait au départ que de 215 voix.
  • Ainsi dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, où Stéphane Ravier a été élu avec 431 voix soit, bien au delà des 210 grands électeurs estampillés FN.
  • La même chose dans le Bas-Rhin, ce département où la permanence d'un vieux fond centriste n'a pas vu venir la mutation d'un enracinement frontiste déjà ancien. Dans ce département les 146 grands électeurs ayant voté FN représentent bien plus que les quelques dizaines de voix dont disposait ce parti au départ.

Ce phénomène qui surprend par son ampleur et sa répartition territoriale nous oblige à interroger cette carte électorale qui se redessine sous nos yeux, celle de ces grands électeurs sans étiquettes (mais pas seulement) qui ont trouvé pour l'heure la possibilité de transgresser à peu de frais les postures convenues de l'élu de proximité, cet élu le mieux à même de ressentir le fort sentiment d'abandon dont ils constate les effets chez nombre de ses concitoyens sans pour autant en percevoir toujours les causes.

Disons les choses franchement, la véritable information de cette sénatoriale n'est pas tant l'élection dans les départements du Var et des Bouches-du Rhône de deux candidats FN (scrutin proportionnel et et bisbilles internes aux partis aidant) que cette porosité nouvelle d'un discours extrémiste diffusant jusque niveau de ceux conscients de leur fonction et de la nécessaire prise de distance qu'elle entraine vis à vis des reflexes primaires visant l'actualité économique et sociale.

Il nous faut l'admettre, l'idéologie frontiste est désormais une réalité bien ancrée, non seulement au sein des grandes agglomérations soumises aux multiples tiraillement du cosmopolitisme et du développement sans frontières, mais également à la périphérie des villes, au coeur de ce monde rural ou le phénomène « petit Blanc isolé » dit sa haine de l'autre, son ressentiment envers ces grandes métropoles drainant emplois, commerces et services, toutes choses qui lentement mais sûrement disparaissent du paysage des villages et petites villes de province.

A ce titre, et devant la complexité des réponses à donner, le discours stigmatisant et réducteur du Front National a de beaux jours devant lui, même s'il emprunte à marche forcée les mêmes travers ( l'élection de 2 sénateurs frontistes en cumul d'emploi en est la preuve récente) que ceux qu'il croit pouvoir dénoncer au sein des partis de gouvernement.

« La victoire de l'UMP est une victoire en trompe-l'oeil, c'est l'effet mécanique des municipales. La dynamique est de notre côté », plastronnait récemment Marine Le Pen.

Et si elle disait vrai ?

Francis Alexis HAMMER.

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