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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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10 septembre 2009 4 10 /09 /septembre /2009 07:15
  La crise que nous vivons a sérieusement écorné le budget des ménages, avec les conséquences que l'on sait sur les achats qui ne procèdent pas des dépenses contraintes.
L'immobilier n'échappe pas à cette règle, où, avec moins de 385000 mises en chantier en 2008, on se retrouve loin des 500000 logements annuels qui était l'objectif initial du gouvernement FILLON.

Et pourtant, être propriétaire est un désir auquel beaucoup aspirent, avec des variantes toutefois si l'on en juge par le taux de ménages propriétaires chez nos voisins (35% en Suisse et 84% en Espagne à comparer avec les 57% de notre pays), variantes dont on sait qu'elles sont sujettes tout autant aux politiques publiques qu'aux comportements individuels liés à l'âge, aux revenus, aux prix du marché et à la perception des discours sociaux.

Etre propriétaire est aussi un désir qui perdure si l'on en juge par l'augmentation constante de ce même taux qui, en l'espace d'une vingtaine d'années (de 1988 à nos jours) a gagné plus de 7 points.

Passons sur les côté incitatif des diverses politiques d'aide à la pierre sensées soutenir le marché. Vu le montant des investissements que suppose l'achat d'un logement, la plupart des aides annoncées en destination des ménages à faibles ressources se retrouvent dans la réalité utilisées principalement par les classes moyennes, celles qui par définition sont les plus engagées dans les rapports au travail et ses modes de rétribution.

La démonstration du moment est d'un autre ordre, même si les dispositifs d'aide à la pierre engagés par le gouvernement FILLON demeurent fort contestables aux yeux de l'équité et de la justice sociale.
Nul ne contestera en effet, que la possession de son logement, y compris en dehors des périodes d'incertitude sociale, est aussi cette assurance que chacun tente de prendre sur les aléas de la vie et cette période difficile qu'est l'âge de la retraite.
Phénomène qui dicte bon nombre d'intentions d'achats, l'acquisition d'un logement en tant que dispositif de précaution se heurte cependant, et de plus en plus, à la mobilité professionnelle exigée dans le monde du travail.

Il est loin en effet, le temps où l'on pouvait faire toute sa carrière dans la même entreprise.
Que cela soit le dépérissement des industries anciennes, la reconversion des bassins d'emplois, les délocalisations mais aussi la nécessité pour chacun de faire évoluer sa carrière, tout concourt désormais à faire de l'emploi le principal acteur du nomadisme des temps modernes.
Dans le même temps, il n'est pas une politique qui ne vante les avantages de l'accession à la propriété , rejoignant en cela le sens commun, pour qui la réussite sociale doit obligatoirement passer par la case propriétaire.

Et c'est bien dans la rencontre de ces deux discours que se trouve aujourd'hui l'un des artéfacts (pour ne pas dire plus) court-circuitant la rhétorique d'une main d'oeuvre conçue à l'égal de n'importe quelle variable d'ajustement venant au secours des exigeances des plus values financières.

En conséquence de quoi, une maison vendue en catastrophe pour satisfaire aux impératifs du capital, ou perdre son emploi dans l'intérêt de protéger son investissement immobilier, est aussi ce choix impossible auquel bon nombre de nos compatriotes sont désormais confrontés.

Autant dire que les politiques actuelles, visant à concilier les intérêts du capital financier avec ceux des salariés concourant à l'élaboration des plus values, se trouvent là, devant un de ces indécidables dont le dépassement est empêché du fait même de la logique dans laquelle elles s'inscrivent !

La sécurisation des parcours professionnels prônée par le parti socialiste, est un élément de progrès visant à reconstituer sous une autre forme la linéarité des salaires mise à mal par les nouvelles exigeances entrepreneuriales. Pour autant son efficacité s'en trouvera grandement améliorée dans la mesure oû la question patrimoniale telle que nous la décrivons trouvera à s'inviter  à la table des négociations.


Francis Alexis HAMMER

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