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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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3 octobre 2009 6 03 /10 /octobre /2009 15:55


Avec près de 46% de participation et plus de 90000 votants (sur plus de 200 000 inscrits), ce qui ressort des urnes au soir du 1er octobre 2009 ne constitue certes pas un plébiscite. Pour le moins, au delà des réponses apportées, il nous renseigne sur un certain nombre de points en suspens : A commencer par les 110 000 militants abstentionnistes.
Parmi ces absents, comment ne pas imaginer la part de ceux, qui en catimini s'en sont allés ? Comme par exemple ces adhérents à 20 euros, venus en 2007 à l'occasion des présidentielles pour  redonner du souffle à un parti socialiste en mal d'adhésions. Comment ne pas croire également que ce genre de question ne fasse pas débats ici et là, ne serait ce que dans la fédération de Paris avec ses 3500 votants des primaires, là où ils étaient 7275 en novembre 2008 pour l'élection du 1er secrétaire national ?

Concernant les résultats proprement dits : Surprise, ce ne sont pas les primaires qui emportent le plus de suffrages, mais la question du non cumul des mandats, avec ses 72% de "oui" devançant celle des primaires de 4%. Cependant, compte tenu des enjeux des primaires, 68% de "oui" à cette question constitue plus qu'une satisfaction pour le parti socialiste.

A l'analyse des résultats, le parti socialiste a en effet toutes les raisons d'afficher sa confiance...et son inquiétude.

Le vote des militants confirme ce que l'on savait déjà, à savoir que dans un contexte de personnalisation croissante du pouvoir, le Parti Socialiste, à défaut de vouloir mimer l'UMP, se retrouve dans l'obligation d'avoir à choisir des modes de fonctionnement plus en rapport avec le régime avec lequel il doit composer.
Cette nécessité n'est pas une mince affaire pour le PS, en délicatesse depuis toujours avec son dogme du régime parlementaire (avec la séparation du législatif et de l'exécutif), dans le temps où la perpective de sa chute lui impose de trancher rapidement.
Il faut en avoir conscience, en répondant oui à cette cette consultation des primaires, le Parti Socialiste brûle tous ses vaisseaux. En s'interdisant tout retour en arrière, son seul choix est désormais de réussir la transformation de l'essai qu'il vient de réussir le 1er octobre.

Fallait il aussi que cette évolution s'impose avec force, pour que les militants en viennent à se dépossèder du privilège d'élire leur présidentiable !
Mais avaient ils le choix ? Que pouvaient ils faire d'autre, dans un parti tiré à hue et à dia, en passe de perdre le dernier carré de ses électeurs traditionnels et consécutivement son leadership à gauche ?
Et pourtant, en dépit de la discrétion apportée au sujet, la nécessité d'évoluer n'a jamais cessé d'être présente et ce depuis bien des lustres.

Passons sur la période Mitterandienne qui en définitive s'est fondue sans trop de dommages au moule des institutions gauliennes. Un homme de la stature de François MITTERAND, par son impact sur la vie politique de son temps, aura tout autant renforcé la prégnance des institutions de la 5ème République que le flou artistique d'un discours sur le mix d'un régime à la fois présidentiel et parlementaire.
Et comment ne pas se souvenir de cette journée de décembre 2000 où le vote de 249 députés socialistes (avec l'appoint de 25 UDF) aura permis l'adoption d'une inversion du calendrier électoral de 2002 : Les présidentielles avant les législatives, soit une politique, qui faute d'aller jusqu'au bout de sa logique, aura précipité la chute d'un JOSPIN en faisant le lit de la droite et l'avènement d'un CHIRAC et aujourd'hui de Nicolas SARKOZY.

C'est pourquoi, il nous faut louer la sagesse des militants, entérinant par leur vote cette évolution irrémédiable vers la prééminence d'un régime présidentiel, cette ombre tutélaire, véritable non dit de toutes les joutes socialistes de ces dernières années.

Cependant ce résultat des urnes, divine surprise de l'automne 2009, suppose, pour advenir, toute une réorganisation de la vie politique française, dans un pays où les deux partis qui gouvernent la politique, en viennent désormais à rejoindre ces autres partis des 20 pays ayant déjà adopté le régime présidentiel. "Les partis ne peuvent plus, s'ils veulent jouer un rôle important dans l'élection présidentielle, monopoliser ce rôle à leur seul profit. Ils doivent contribuer à la démocratisation de cette élection en laissant les électeurs non seulement choisir leur président...mais aussi leur candidat" (1).
Le Parti Socialiste est donc en train de faire son deuil d'un premier secrétaire primo inter pares aux élections présidentielles.
De fait, l'histoire des présidentielles au PS, et mieux encore le rôle joué par François HOLLANDE lors de l'élection de mai 2007, auront précipité l'urgence à revoir la copie d'un mode de fonctionnement du parti menant à une impasse, impasse épistémologique, mais aussi impasse au sommet, avec la division de ses caciques, impasse d'un parti se déchirant sur les questions d'égos là où le projet en jachère imposait toutes les disponibilités.

Si l'on exempte le temps réservé à la campagne, il reste au Parti Socialiste un peu plus de deux ans pour se présenter en ordre de bataille. Cela suppose que la réforme de ses statuts puisse se faire sans tarder, cela suppose également que militants et élus en viennent à tirer dans la même direction, cela suppose enfin qu'un large consensus  en interne se manifeste sur les modalités et les propositions d'ouverture à l'égard des autres partis.

Enfin, il restera l'organisation proprement dite de cette primaire, avec tous les présupposés d'une telle entreprise : La mise à disposition des listes électorales, la constitution de dizaines de milliers de bureaux de vote, la pré-inscription des futurs votants, le mode de sélection des candidats, l'assurance que le projet du candidat soit bien celui du parti, etc.
En s'attelant à la bonne réalisation de ces préalables, c'est donc un véritable défi que s'impose le Parti Socialiste. Aura- t-il les moyens et la volonté pour y souscrire totalement ? Vu les délais impartis, ces questions sont d'une brûlante actualité.
Sans compter cette autre question qui s'attache à la direction en place : Martine AUBRY et son équipe vont-ils pouvoir surfer dans la durée en s'appuyant sur la bonne impression laissée par le discours de LA ROCHELLE pour s'imposer au final comme l'organisateur indiscutable d'une telle mission ?
Et enfin, last but not the least, les nécessaires débats qui viendront à la suite de la consultation d'octobre, pourront-ils faire l'économie d'un nouveau congrès ?
Difficile de le croire, et ceci pour deux raisons : Pour effacer l'impression déplorable laissée aux yeux des Français par le congrès de REIMS, mais aussi, et surtout, pour donner au projet de refondation du parti toute l'aura, la légitimité et la publicité lui permettant d'aller à la bataille des présidentielles avec de réelles chances de succès.

(1) "Le parti vient de se réconcilier avec la Vème République" Gérard GRUNBERG - 03/10/2009 -
      http://www.telos-eu.com





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