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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 12:13

 

La Périurbanisation, problématiques et perspectives.

La périurbanisation : problématiques et perspectives.

Emmanuel Roux et Martin Vaninier.

Ed La Documentation française. Août 2008 85 pp

 

Clair et synthétique, cet ouvrage vise à pacifier les différents débats autour de la périurbanisation, en apportant de nouveaux points de vue.

Il résulte d'une étude prospective menée par des chercheurs des universités de Grenoble, sous l'impulsion de la Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité des territoires (DIACT).

Sans prétendre à l'exhaustivité, ce petit fascicule analyse une quarantaine de cartes, qui décrivent toutes un aspect de la périurbanisation. Il s'agit avant tout pour ses auteurs de "changer le regard sur une réalité plus complexe et plus riche qu'on aurait tendance à l'admettre aujourd'hui".

Qu'est-ce que la périurbanisation ?

Dans un premier temps, il s'agit de mieux comprendre ce qui définit la périurbanisation.

Pour l'INSEE, les zones périurbaines sont des lieux dont les habitants, lorsqu'ils travaillent, sont plus de 40% à travailler ailleurs, dans le ou les pôles urbains les plus proches. Cette définition a son utilité : elle a notamment permis de considérer ensemble les villes et leur aire d'influence, et d'encourager le développement des intercommunalités.

Mais elle a aussi ses limites. Au fond, "la périurbanisation ne se décrit pas seulement par l'intégration (...) de communes périphériques dans des bassins d'emplois de plus en plus vastes". Il s'agit aussi de "la transformation plutôt mal vécue et mal maîtrisée des modalités d'occupation des sols".

Du point de vue de l'occupation des sols, la périurbanisation ne se déploie pas seulement autour des grandes villes, mais forme "d'immenses nappes" sur le littoral atlantique ou méditerranéen, et "une sorte de micro-pigmentation" dans les espaces ruraux.
Du point de vue de la croissance démographique, elle correspond à un "processus de redistribution des densités", entre les centres-villes et leurs couronnes, mais aussi entre les grandes villes et les communes de moins de 20 000 habitants, qui connaissent une véritable "explosion".

On peut donc considérer la périurbanisation comme l'avènement d'une "troisième catégorie d'espaces qui ne relève ni des villes ni des campagnes", plutôt qu'une simple extension des villes.

Qui sont les périurbains ?

En étudiant la composition des ménages français, les auteurs de cette étude obtiennent des cartes qui recoupent les précédentes (répartition des couples avec enfants ou des ménages en fonction de leurs revenus) ou non (répartition des personnes en fonction de leur catégorie socio-professionnelle).

Ce qui tend à montrer que l'espace périurbain est bien celui des familles et de l'automobile, mais pas nécessairement celui de la classe moyenne ou des professions tertiaires. La périurbanisation correspond au développement d'un certain mode de vie (vie de famille en maison individuelle, et navettes quotidiennes de chacun des conjoints vers un lieu de travail différent) plutôt qu'à un mouvement de ségrégation spatiale.
Bien plus, la vie en zone périurbaine semble correspondre à "un moment dans la trajectoire résidentielle des ménages".

Non sans malice, les auteurs de l'étude soulignent enfin que la progression de l'habitat individuel "semble beaucoup moins spectaculaire que les conflits d'idéaux qu'elle alimente", et notent un taux d'occupation des logements supérieurs à celui des villes et des campagnes. L'habitat individuel du périurbain loge des familles alors que l'habitat collectif tend à loger des personnes seules...

L'espace périurbain est-il de mauvaise qualité ?

Les cartes présentées ensuite montrent, certes, un phénomène d'"appropriation résidente du territoire", avec une occupation d'espace supérieure et une augmentation des déclarations de catastrophes naturelles.

Mais leurs auteurs proposent de nuancer le tableau en le comparant à celui d'autres pays européens, et en considérant que si cet espace demeure aussi attractif et convoité, il ne doit pas manquer de "qualités habitantes". Leurs chiffres relativisent le phénomène d'artificialisation des sols.

D'une manière générale, ils font remarquer que "l'espace périurbain est une campagne habitée dont le stock d'espaces agri-naturels reste, et restera pour longtemps, considérable". Ils vont plus loin en supposant que la périurbanisation ne menace pas réellement les terres agricoles, plutôt en compétition avec les forêts, mais "pourrait signifier au contraire la logique d'occupation qui lie le mieux agriculture et forêt".

En somme, "la question majeure posée par l'étalement résidentiel n'est pas la consommation des sols, mais l'organisation de la forme périurbaine".

Comment composer avec la périurbanisation ?

Au vu de ces différents éléments, la périurbanisation n'est ni un moment transitoire dans la croissance des villes, ni une simple erreur d'aménagement des villes, mais une "bifurcation majeure" dans notre rapport à l'espace.

Or "le périurbain ne s'est pas fait tout seul", sous la pression des ménages, mais résulte au contraire des politiques publiques menées depuis une trentaine d'années (encourageant la propriété individuelle...) et alimente de puissants intérêts privés (marché de l'automobile ou de la construction...).

La répartition géographique des pays, des intercommunalités à taxe professionnelle unique, des plans locaux d'urbanisme (PLU) ou des schémas de cohérence territoriale (SCOT) et des parcs naturels régionaux (PNR) semble indiquer que "l'espace périurbain n'est pas démuni de cadre politiques institués pour le gouverner".

Par contre, cette étude appelle les pouvoirs publics à renoncer à leur "obsession" des stocks (de sols ou de paysages) pour s'investir dans "une politique des flux et des temps", et dans une réelle logique de projet.

 

Sur Cap rural.org

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