L'institut Thomas More s'est lancé dans une analyse comparative bienvenue de la dépense publique en France et en Allemagne. Hélas, comparaison n'est pas raison. La méthodologie choisie est pour le moins défaillante, car elle est basée sur le seul PIB sans prendre en compte les différences de population ! De fait, le chiffre annoncé de 163 milliards d'euros de dépenses en plus du côté français ne représente pas grand chose. J'ai voulu corriger le tir.
Pour ce faire, j'ai repris les mêmes chiffres qu'utilisés par l'Institut, basés sur une étude Eurostat, en me concentrant cette fois-ci sur le différentiel de dépenses par habitant. Voici le résultat :
Le constat est identique, mais les chiffres donnés sont plus représentatifs, selon mon point de vue. A population égale, la France dépense 20% de plus que l'Allemagne. Et on peut décomposer pour savoir pourquoi. En matière d'enseignement par exemple, la France dépense presque 40% de plus que l'Allemagne, mais le chiffre est à relativiser car la natalité française est beaucoup plus dynamique. La politique publique française du logement, aussi dépensière qu'inefficace, apparaît clairement dans le tableau avec 65% de dépenses en plus ! Les dépenses de protection sociale et de santé sont plus élevées, mais cela n'étonnera personne. De même que les services généraux, vu que les échelons administratifs sont innombrables chez nous...
Du côté des services publics régaliens, il faut dissocier la Défense, secteur dans lequel la France dépense plus que l'Allemagne (dans le but de "maintenir son rang"), d'autres services comme la Police et la Justice qui ont des budgets ridicules par rapport aux autres grands pays de l'UE.
Mais n'oubliez pas, en matière de dépenses publiques, la question du niveau est primordiale, mais ce n'est pas la seule. Il y en a une autre qui est tout aussi importante, et même plus. En avons-nous pour notre argent ? Chers lecteurs, je vous laisse seuls juges de la réponse.
