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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 17:33

 

La journaliste de Dimanche +, Anne-Sophie Lapix, a poussé Marine Le Pen dans ses retranchements.  Les hourras des confrères traduisent le malaise de journalistes condamnés à faire du spectacle plus que de l’info.


  

lapix_le_pen

Anne-Sophie Lapix a très bien fait son travail de journaliste. Interviewant Marine Le Pen dans l’émission Dimanche+ sur Canal, elle connaissait son dossier sur le bout des doigts et a poussé la candidate du Front national dans ses retranchements. L’interrogeant sur son programme économique, la journaliste avait fait et refait tous les calculs, la présidente du FN non. Marine Le Pen a eu beau essayer de fuir les questions pour aller sur d’autres terrains plus polémiques, démagogiques ou personnels, Anne-Sophie Lapix n’a pas changé de sujet  tant que la candidate à l’élection présidentielle n’avait pas donné les réponses que les électeurs sont en droit d’attendre sur son programme. Et les réponses sont apparues : incohérentes.  

 

Infotainement


Concert de louanges mérité pour Anne-Sophie Lapix…. Mais sur un mode polémique le plus souvent. Il est question de « clash »,  de « leçon d’économie » ou « leçon de calcul » infligées à la patronne du FN ou même, chez Morandini, de « fessée ».  
Il s’agissait plutôt d’une leçon de journalisme et donc de démocratie. Les réactions de la planète médias à cette interview très bien menée mettent en évidence l’évolution du journalisme vers l’« infotainement». Information  mais aussi « entertainment » , divertissement. Les dirigeants de médias se prennent la tête entre les mains sur « le cas Le Pen » depuis des années tout en jouant « le clash » parce que ça fait de l’audience. Ils font venir les « bons clients », ceux qui entrent en interview ou en débat politique comme on entre sur un ring, prêts à porter les coups à leur adversaire, et qu’importe si les idées défendues ne tiennent pas la route.…


Le journalisme est devenu un luxe


Le match qui divertit, la polémique, le clash au détriment de l’info. Les journalistes sont devenus des animateurs qui font de l’audience à peu de frais. En 2004, Patrick Le Lay, dirigeant de TF1 expliquait que son métier était de vendre à Coca-cola du « temps de cerveau humain disponible »*. Pour vivre, la presse doit faire de l’audience pour pas cher. Faire du journalisme est devenu un luxe. Dans une interview au Plus, Anne-Sophie Lapix explique que, si elle a pu revenir aux fondamentaux du journalisme, c’est parce qu’elle a le « luxe » de pouvoir préparer son travail. Elle n’a que son émission du dimanche et ne fait pas le show sur plusieurs chaînes, contrairement à certains confrères polémistes, cumulards de l'info qui finissent par devenir des « produits d’appel ». Son luxe ? Tout lire, tout comprendre, analyser, confronter, préparer ses sujets pour, le jour J, poser les bonnes questions et ne pas laisser un candidat à la présidentielle manipuler des chiffres devant des millions de citoyens. Pousser dans leurs retranchements les petits candidats autant que les grands en prenant le risque de voir les grands préférer une chaîne concurrente… C’est devenu un luxe que peu de journalistes peuvent se permettre et c’est bien ça le problème.


Isabelle Germain sur Les Nouvelles.News

 

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