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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 21:17
La polémique visant la possible nomination de Jean SARKOZY à l'EPAD du quartier de la Défense court désormais sans retenue sur la toile. La réprobation qui l'accompagne s'insinue jusque dans les rangs de la droite, tel ce commentaire de Dupont-Aignant, député gaulliste de DLR : "Comment le chef de l'état peut il imaginer une seconde que les Français ne verront que du feu à la nomination de son fils de 23 ans, qui n'a même pas achevé sa deuxième année de droit, à un poste stratégique ?"
Quel intérêt aurait en effet le président de la république, à vouloir pousser aussi loin les feux du favoritisme que d'aucun vont jusqu'à nommer de népotisme ?
Souci d'avoir à "caser" un fils chargé de famille et sans diplôme, là où son échec aux dernières municipales à Neuilly ne saurait s'estomper dans celui de sa nomination au Conseil général des Hauts-de-Seine ?
Crainte d'être pris par le temps alors que sa réélection en 2012 lui parait tout sauf une assurance tous risques ?
A moins, qu'il ne s'agisse tout simplement de bétonner un autre projet en donnant à voir ce qui l'éloigne de lui ?

C'était en 2006, à la suite d'un débat public dont il y aurait beaucoup à dire.
"Une décision  ministérielle a retenu le principe de la réalisation ...d'un projet de dénivellation et de couverture urbaine de la RN 13 à Neuilly...et l'engagement des études préalables à l'utilité publique".
Cette déclaration du gouvernement marquait la préférence pour l'enfouissement d'un tunnel de 2X3 voies du traffic de surface de l'avenue Charles de Gaulle, avenue bien connue des Parisiens puisqu'elle fait partie intégrante de l'axe historique allant des Tuileries à la Défense en passant par les Champs Elysées et la porte Maillot.
Il faut dire également qu'avec un passage de plus de 160000 véhicules/jour, cette artère mérite qu'une solution soit trouvée, qui respecte à la fois les injonctions du développement durable et celles d'un service rendu dépassant le seul cadre des intérêts locaux.
Cependant, ce projet qui est aussi un vieux serpent de mer demarrant dans les années quatre vingt, a contre lui d'autres études, à commencer par celle de Jean-Christophe FROMENTIN, actuel maire de Neuilly, celui la même qui avait battu Jean SARKOZY aux dernières élections.
Son projet, estimé 30% moins cher que celui du conseiller général des Hauts-de-Seine de Neuilly a le mérite de poser une véritable question : Celui du coût du projet soutenu par Jean SARKOZY, et dont le montant dépassant le milliard d'euros serait de 2,5 fois le prix du viaduc de Millau et 15 fois le budget annuel d'investissement de la commune de Neuilly !
Et comme l'avenue Charles de Gaulle s'est trouvée demeurer dans le giron de l'état après l'acte II de la décentralisation en 2005, on voit mal les pouvoirs publics se défausser d'une de leurs obligations, et ce même si la crise des subprimes a vidé les caisses du trésor.
Quand bien même ces financements viendraient à voir le jour, cela n'occulterait en rien l'objet public qui s'attache à sa réalisation, celui d'un retour sur investissement passant entre autres par la réduction des temps de parcours, celle du niveau sonore, celle aussi de la pollution de l'air.

Pour l'heure, il parait difficile de croire à une quelquonque amélioration du fait de la mise en oeuvre de ce projet. Un trajet en souterrain de 2X3 voies ne semble pas devoir apporter plus de fluidité par rapport au trajet actuel à 2X4 voies. Les gaz d'échappement régulés par des cheminées d'aération, là où ils se répandent actuellement sans contrainte, n'apporteront aucun progrès en matière de lutte conttre la pollution atmosphérique.
Seul le bruit, moins perceptible pour les riverains et la perspective d'une artère verte,  seront de nature à améliorer la situation.
Ne nous leurrons cependant pas. Peu ou prou de bruits de circulation, une artère requalifiée en poumon vert, en ensemble paysager, tout cela à deux pas de l'Arc de triomphe et du plus grand centre européen d'affaires, c'est aussi le risque de provoquer à Neuilly une hausse de l'immobilier (que certains professionnels chiffrent à 15%), ce qui ramenée à l'échelle de la commune, donnerait un retour sur investissement de près de 400 millions d'euros !
Autant en être certain, les pouvoirs publics seraient bien en peine de trouver ailleurs qu'à Neuilly un pareil bilan, confortant la richesse de quelques  particuliers là où l'investissement public se doit d'être au service du plus grand nombre.

Derrière tout cela, il y a le quartier de la Défense et la nécessité de faire circuler 50000 personnes supplémentaires attirées par le projet 2015 avec sa création de 450000 m2 de bureaux et 100000 m2 de logements.
Au vu de ces chiffres, on comprend aisément que les embarras de l'avenue Charles de Gaulle risquent fort de tourner au cauchemard si rien n'est fait d'ici là.
Pour autant le projet soutenu par SARKOZY père et fils, de par les moyens de communication à sa disposition occulte d'autres projets où transports en commun et voitures particulières trouveraient mieux à s'intégrer.
On le sent bien, d'énormes intérêts sont en jeu : Ceux des Neuilléens impatients de goûter aux plus values engendrées par le silence de l'avenue de Gaulle  et son environnement paysager, ceux de la Défense soucieux de voir arriver une liaison directe avec le coeur de Paris, et qui par voie de conséquence ajouterait un atout incomparable à ceux déjà bien fournis de ce quartier.
"La RN 13 relie Paris à la Normandie, à l'ouest de l'Ile-de-France et au plus grand centre d'affaires européen : La Défense. C'est donc un projet stratégique national". Ces paroles  prononcées en février 2006 par Nicolas SARKOZY prouvent que son intérêt pour le projet de la Défense ne le cède en rien à celui de son fils Jean lorque ce dernier sollicite la présidence de l'EPAD.
Cette présidence est de fait une position stratégique, elle est une pièce essentielle dans l'échiquier qui gouverne le développement de l'ouest de Paris. Comme telle, elle a été et demeure la chasse gardée de la droite des Hauts-de-Seine, si l'on songe que ce poste a été tour à tour occupé par des pointures aussi affirmées que Claude CECCALDI, suppléant de Nicolas SARKOZY aux législatives de 1993, Jacques GAUTHIER, sénateur UMP des Hauts-de-Seine, Patrick DEVEDJIAN, ministre chargé du plan de relance.

A l'énumération de tant de noms connus, plus ou moins proches du pouvoir, l'actualité aurait mauvaise grâce de faire grief à Jean SARKOZY du fait de son âge et de son inexpérience. En l'occurence la première des qualités requises ne serait elle pas la fidélité (la suggestion ?) à un parti ? A un homme dont les pouvoirs vont bien au delà de sa fonction ?
Plus inquiétante cependant, serait la politique que Jean SARKOZY pourrait suivre une fois nommé.
Rappelons nous cette affirmation de son père Nicolas en février 2006 " La majorité des usagers de l'avenue sont des Parisiens ou des Franciliens. C'est à l'état, à la région, et au département de payer". Cela sera donc au contribuable de mettre la main à la poche là où les premiers bénéficiaires de ce projet seront les riverains de l'avenue Charles de Gaulle et les entreprises ayant pignon au quartier de la Défense. En somme un vrai remake à l'échelle des Hauts-de-Seine de la privatisation des profits associée à la mutualisation des coûts !

Reste l'alternative évoquée par le préfet Daniel CANEPA, en charge du projet de la RN 13. "Ce projet sera financé en priorité par de l'argent public. Mais on n'esclut pas un cofinancement, soit avec la technique du partenariat public-privé, soit par la prise en compte de certains développements immobiliers".
D'où cette question à ne pas évacuer : Les projets Défense 2015 et RN 13 seraient ils liés ? Et si oui de quelle façon ?

Autant dire que pour mener à bien ces opérations, aussi complexes dans leur mise en oeuvre que délicates à commenter vis à vis de l'opinion, l'urgence commande de ne rien laisser au hasard. Du politique au financier en passant par l'administratif, tout doit pouvoir être contrôlé, rendu présentable, et dans cet esprit il n'est pas d'opérations qui ne puissent participer d'une telle volonté.

Alors Jean SARKOZY, président ou non de l'EPAD Défense ?
Tout cela fait penser à un immense écran de fumée dont le principal intérêt serait de mettre hors de portée de ce qu'il conviendrait de voir et entendre ?
Encore faudrait il pouvoir connaître ce qui amène à tant d'agitation. L'effervescence autour de la personne de Jean SAKORZY retombera bien vite, ne serait ce que par la réponse qui ne manquera pas d'arriver. Mais du projet de l'EPAD Défense, du projet de la RN 13, qu'en savons nous réellement ? Là est sans doute la véritable question à poser.

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