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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 09:24

 

 

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Décidément, Raffaele Simone avait tout vu dans son Monstre doux où il tentait de comprendre pourquoi l'occident vire à droite. Il expliquait comment le projet de gauche avait dû mal à se pitcher face à la droite. Hier, alors que mes étudiants me présentaient un exposé sur les élections espagnoles et concluaient (un peu aidés par le prof) sur le fait qu'il reste 3 pays à gauche sur 27 en Europe : Danemark, Chypre, Estonie. Ils me demandaient alors si la gauche pouvait regagner dans certains pays. Je leur répondais un grand sourire aux lèvres que lorsque je commençais à m'intéresser à cette problématique, la question se posait en sens inverse : Blair en Angleterre, Jospin en France et Schroeder en Allemagne, Prodi en Italie.

Face à ces sociales-démocraties très souples, acquises à l'économie de marché jusque dans l'aveuglement face aux privatisations et dans les résignations économiques ("le politique ne peut pas tout" de Jospin où la loi Hartz IV en Allemagne permettant de payer les chômeurs 1 euro de l'heure, debout la gauche...) la droite semblait dépassée. Depuis ? Explosion de la bulle Internet, de la bulle des subprimes, bref, décomposition totale des idéaux libéraux, l'économie casino est en banqueroute. La confiance a volé en éclats. Hayek, Friedman, Rawls. Tous perdants. Seul Warren Buffet avait vu juste, lui qu'on avait traité de has been car il ne voulait pas investir dans les starts up car il ne comprenait pas les implications humaines de ces business. Dix années à ignorer l'humain, à accumuler des richesses ultra privatisées tout en faisant payer les excès et chromes divers à tous les laborantins. Plus un échec des idées de droite, c'est impossible et impensable. Encore que, le pire n'est jamais certain et puis il ne faut jamais insulter l'avenir. Pourtant, pendant cette décennie, les pays ont viré à droite les uns après les autres. Seule exception notable, mais uniquement parce que nous sortions de huit années de Bush, Obama. Mais lui aussi n'échappe au double piège tendu aux forces de gauche, la double ornière dans laquelle les margoulins type Copé veulent enfermer leurs opposants: Khmers ou Bisounours.

Le premier crochet gauche consiste à ringardiser tout opposant en le traitant de Khmer : hausse d'impôts, fiscalité punitive pour les pollueurs, pour les entreprises qui licencient, qui discriminent, toutes décisions proposées au nom d'une certaine conception de la justice, sont systématiquement retoquées au motif spécieux qu'on voudrait priver les citoyens de libertés. Bon. Alors, les forces de gauche ont tenté un virage à 180°, tenter le coup de la société adulte, celle qui sait discuter, parler, se mettre d'accord. Mais alors, fors toute contrainte, on vole à plein dans les bisounours. Il n'est que voir l'accord sur le nucléaire entre le PS et les Verts, à ne rien décider, on mécontente tout le monde, on passe pour des benêts incapable de tenir sa ligne et en face, on compte les points, perdus et pour longtemps, ces points.

A choisir un mal, il n'y en a qu'un qui s'impose logiquement : les Khmers. La coercition est au coeur historique du projet de gauche. Elle a compris après Rousseau que non, l'homme n'est pas bon de nature, il est un loup pour l'homme. L'homme de gauche met une muselière à celui qui veut mordre un plus faible pour le manger. Si c'est ça être un Khmer, il faut assumer... 


Vincent Edin sur Culture Chronique

 

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