Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nous contacter

Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
8 rue Saint-Ehrard - 67100 Strasbourg
Courriel : ps.mundolsheim@gmail.com

Recherche

Archives

20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 08:29

 

 

 

Du méthane qu

Du méthane qui s’enflamme par le robinet de l’évier, de l’eau marron dans les puits, des maladies inexpliquées, des animaux qui meurent, des nappes phréatiques polluées,  des paysages mités, la faune et la flore dévastées.

 

On pourrait croire qu’un tel tableau, visible en Amérique du Nord, serait de nature à refroidir les ardeurs en France et en Europe.

C’est oublier que l’exploitation des schistes bitumeux est devenu financièrement une affaire rentable, non seulement pour les sociétés d’exploitation, mais aussi pour les propriétaires de terrains auxquels l’industrie pétrolière paye près de 10000 dollars par hectare l’autorisation d’extraction.


Le méthane est un gaz dont l'augmentation dans l'air est préoccupante. Selon une étude du professeur Robert W. Howarth de l'Université Cornell datée de 2010, les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par les gaz de schiste seraient pires que celles du charbon et du mazout. Du sable et des produits chimiques (biocides – lubrifiants – détergents) sont ajoutés à l’eau sous pression pour faciliter le processus de fracturation du sous-sol et libérer le gaz naturel. Des volumes importants d'eau peuvent être ainsi contaminés par les produits chimiques injectés, mais aussi par les sels dissous lors du processus (métaux lourds, arsenic, sulfates, carbonates, etc).

 De plus la production de chaque puits diminuant rapidement, il est nécessaire pour que l’exploitation soit rentable, de forer continuellement de nouveaux puits à proximité du premier. Chaque forage nécessitant l'injection de 10 à 15 000 m3 d'eau à haute pression, cette technique peut donc poser un problème dans les régions où l’eau douce se fait rare.

Enfin le réseau de gazoducs nécessaire, les accès aux forages, la configuration changeante des puits ont vite fait de transformer de paisibles campagnes en paysages lunaires avec tout l’impact que cela peut avoir sur les écosystèmes et la vie des autochtones.

 

article_GasLand.jpgAux États-Unis, au Canada, de nombreux citoyens, associations et collectivités s'inquiètent des impacts directs et indirects de l'exploitation par fracturation du sous-sol.

Cela n’a pas empêché le ministre français en charge de l'écologie de donner en 2010 des permis d'exploration sur plus de 1% du territoire à  Total-GDF- Suez et à Schuepbach Energy LLC dans la région du  sud-est  et sur le plateau du Larzac. Selon Corinne Lepage de Cap 21, le groupe australien European Gas Limited aurait des permis d’exploitation dans le Pas-de-Calais, en Lorraine, le Jura, la Loire et les Bouches-du-Rhône. De fait, près de 10% du territoire national recèlerait des gisements exploitables grâce à la technique de la « fracturation hydraulique », procédé inventé et déposé par la société américaine Halliburton. Aux Etats-Unis, dix ans après les premiers forages, cette ressource atteint 15 à 20 % de la production totale de gaz du pays.                                                                                                                                                                    Alors certes, cette technique d’extraction est bonne pour l’indépendance énergétique, mais faut-il pour cela programmer une catastrophe écologique inéluctable ? Une catastrophe qui aurait un impact sur la santé des habitants, sur celle des animaux qui nous entourent, sur notre environnement et ce qui fait le charme de nos paysages ? Faut-il que les lobbies qui envahissent les couloirs des palais nationaux soient à même de dicter ce qui est bon pour nos concitoyens, alors que derrière ces tractations en coulisse, c’est bien l’espace de la démocratie qui est en jeux, celui du pouvoir des citoyens, seuls juges de ce qu’il convient de décider ou non par la force de leur bulletin de vote et de leur engagement civique.

 

Il est à regretter que le pouvoir en place juge aujourd’hui plus utile d’occuper l’espace médiatique avec des débats dont la nécessité ne s’impose que pour sa propre survie plutôt que d’oeuvrer à des solutions permettant de conjuguer indépendance énergétique et développement durable.

 

Francis Alexis HAMMER

Partager cet article
Repost0

commentaires