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Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 10:13


 

agence-de-notation.gif

 

Dessin de Martin Vidberg

 

La dégradation de la note américaine : Mesure et utilisation de la mesure

 

Quand on mesure la vitesse d’une voiture l’instrument de mesure prélève un peu d’énergie à la voiture et affiche une valeur : l’énergie est transformée en information Dans ce cas la part d’énergie prélevée est minuscule par rapport à l’énergie totale de la voiture, la mesure ne modifie pas la chose mesurée. De plus l’instrument de mesure repose sur un savoir physique bien établi qui ne prête guère à contestation. Une fois l’information établie, on va prélever à nouveau de l’énergie dans l’environnement de la chose mesurée pour distribuer ou faire circuler l’information, qui est plus ou moins distribuée, et là commencent les éventuelles conséquences : suivant que la gendarmerie a ou non connaissance de ma vitesse.


Quand une agence de notation mesure la future capacité de remboursement d’un état, l’agence prélève dans le système un peu d’énergie (ici de l’argent ) pour effectuer ses calculs : l’agence n’a pas besoin d’une quantité d’argent énorme pour faire ses calculs : la mesure ne modifie pas la chose mesurée : la mesure elle même est neutre. Mais ici l’instrument de mesure ne repose pas sur un savoir physique bien établi, mais sur un savoir économique, et la dite économie n’étant pas vraiment une science, la mesure est peut être :

1/ vraie : la mesure reflète t-elle la réalité ?
2/ juste : les calculs sont-ils entachés d’erreur ou d’approximations empilées les unes sur les autres ?
3/ fondée : les hypothèses de base font-elles l’objet d’un consensus, et sur quels travaux reposent-elles ?

 Pourtant, quand l’agence de notation publie la mesure on observe que la publication de la mesure amplifie la mesure elle même :

1/ si la note est bonne, l’Etat mesuré pourra emprunter à un taux bas et sa note sera bonne à la mesure suivante
2/ si la note est mauvaise, l’Etat mesuré devra emprunter à un taux élevé et sa note sera plus mauvaise à la mesure suivante.

Malgré la faiblesse de la science économique, il y a un donc consensus autour de la mesure : consensus qui repose sur un constat élémentaire : quand on croule sous les dettes on a deux solutions :

1/ annuler la dette : faillite ou banqueroute (ou ses formes déguisées : guerre et hyperinflation) ou encore tuer les créditeurs
2/ les rembourser en se serrant la ceinture et/ou en gagnant beaucoup plus d’argent.


L’histoire enseigne que, sauf exception, l’Etat a presque toujours choisi de « tuer » les créditeurs, soit en les liquidant physiquement soit en les ruinant, et à la place des rentiers modernes, avant de mourir, je proposerais un arrangement. L’histoire enseigne aussi que les rentiers ont toujours cru jusqu’au dernier moment qu’ils pourraient sauver le principal, alors qu’ils s’étaient remplis les poches avec l’intérêt ….. Les rentiers modernes seront-ils plus raisonnables ? Pas sûr quand on voit comment ils se comportent avec la Grèce …

 

Alain Vadet sur le blog de Paul Jorion

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