2012 est déjà dans toutes les têtes au Parti socialiste, alors que s’esquisse la bataille des primaires. L’heure n’est pas aux règlements de comptes personnels, mais aux propositions. Le député de Doubs Pierre Moscovici présentera mardi au bureau national du parti une synthèse des travaux d'ateliers qu’il a piloté dans cette optique. Samedi, sur Europe1, il en a révélé la teneur. Selon lui, les instances du PS veulent fusionner l'impôt sur le revenu avec la contribution sociale généralisée (CSG), qui renfloue principalement la sécurité sociale. "La pierre angulaire sera sans doute la recréation d'un grand impôt sur le revenu, qui fusionne l'actuel impôt sur le revenu dont on sait qu'il est devenu peu progressif, qu'il est en plus plafonné, qu'il est plein de niches, plein de trous, avec la CSG", a-t-il expliqué sur les ondes.
L’autre grand projet du PS, si son candidat parvenait à la présidence en 2012, est la suppression du bouclier fiscal, qui limite à 50% l'impôt dû par un particulier. "Même si ce n'est pas d'un impact budgétaire considérable, c'est devenu le symbole même pour tant de Français de l'iniquité, de l'inégalité, de l'injustice", a déclaré l’élu du Doubs.
Touche pas à mon ISF
Pour autant, et afin de ne pas creuser la dette, le PS n'entend pas augmenter le niveau global des prélèvements obligatoires, mais compte procéder à un réexamen exhaustif des niches fiscales qui représentent, selon Pierre Moscovici, 140 milliards d'euros pour le budget de l'Etat. "L'idée n'est pas d'augmenter le résultat de l'impôt sur le revenu ainsi élargi mais sans doute de le stabiliser", a-t-il précisé. Ce rééquilibrage devra être doublé d’une valorisation des classes moyennes, qui supportent l’essentiel du système fiscal français, indique le principal parti d’opposition.
Pierre Moscovici a également évoqué l’impôt sur la fortune (ISF), dont Nicolas Sarkozy envisageait la suppression en début de mandat. Pierre Moscovici a rappelé la nécessité d’un tel impôt, ajoutant que le PS devait s’acharner à réduire l’écart de salaire de "de 1 à 68 actuellement à 1 à 20". Une proposition ambitieuse que devrait acter le bureau national du parti mardi. La première convention nationale sur le "nouveau modèle de développement", dont Martine Aubry a justement confié l'organisation à Pierre Moscovici, se tiendra d'ailleurs le 29 mai.