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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 08:28

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  Retrouver la tribune de Vincent Feltesse, Directeur de la campagne en ligne de François Hollande dans le Huffington Post en cliquant ici

 

Le candidat-président est devenu président-candidat. On aurait pu attendre de lui, une déclinaison numérique qui aurait donné un retentissement à sa démarche. En quelque sorte, un candidat transgressif pour une communauté trangressive telle que peut l'être la toile. Sitôt a-t-il débuté sa campagne, que l'on comprit qu'elle serait outrageusement offensive, violente au point d'en être agressive, qui se dit populaire au point d'en devenir populiste. Si bien qu'après seulement quelques jours de campagne en ligne, force est de constater que l'équipe du candidat-sortant a confondu vélocité avec agressivité et outrepassé les règles les plus élémentaires en matière de vie numérique ainsi que son principe le plus fondamental : la liberté. Les internautes et en particulier les twittos ont découvert ces derniers jours que plusieurs comptes ouvertement transgressifs et assumés comme tels avaient été censurés aussitôt après avoir été lancés : @_NicolasSarkozy, @mafranceforte, @fortefrance, @Sarkozycestfini et @DehorsSarkozy. Plus que la manœuvre qui en dit long sur la conception du débat démocratique au sein de la majorité sortante, cette démarche inquiète d'autant plus légitimement la communauté numérique et a fortiori celle qui s'exprime sur Twitter, qu'elle favorise le défoulement, la violence au détriment de la créativité, de l'échange, du droit de citer et d'être entendu.

Une communauté qui a bien compris que la liberté de s'exprimer ne signifiait pas la liberté d'usurper ni même celle de diffamer - en raison de la capacité d'autorégulation qu'elle a su développer d'elle-même -  mais bien la liberté d'affirmer, d'engager, de dénoncer et même - n'en déplaise à certains - la liberté de moquer, de s'opposer, de polémiquer. Lorsque la liberté de dérision n'est plus c'est bien la liberté d'expression qui est menacée.  C'est ainsi que le hashtag (ou mot-clé) #sarkocensure s'est incroyablement diffusé durant ces dernières heures. Twitter aussi peut élever et densifier son système immunitaire.

Ce que les équipes de Nicolas Sarkozy n'ont pas compris c'est que Twitter n'est pas seulement un media, il n'est pas davantage un lieu balisé, contrôlé, cadré comme peuvent l'être leurs meetings, ceux de la France fictive et artificielle qu'ils ont conçue pour le Président-sortant à chacun de ses déplacements, mais bien une communauté en mouvement permanent, qui fonctionne dans la confiance, dans l'égalité, où le pouvoir de sa force peut déséquilibrer la force du pouvoir, et où l'immaturité, l'impertinence sont autant d'atouts que de fragilités.

Nous connaissons les méthodes mises en œuvres au sommet de l'Etat qui veut que l'on s'appuie sur les centres de décisions d'un système pour imposer son point de vue, contraindre à une certaine autocensure et démanteler les lieux de contestations. C'est cette méthode qui a abouti à une saturation de l'espace médiatique. Entendons nous bien, monopoliser 9 chaines de télévisions un dimanche soir, dans un affreux mélange des genres entre une fin de mandat et un début de candidat est largement contestable sur le plan de l'honnêteté intellectuelle et de la déontologie, mais l'exclusion de toute opinion dissonante et transgressive sur un réseau social c'est mettre en cause l'identité, l'existence et la pertinence de tout un écosystème.

Ce qui est le plus grave dans la méthode ici employée, c'est sa méconnaissance des équilibres qui agitent la toile, de son ADN, des forces de gravité qui peuvent la faire tenir en un ensemble unique et vivant. Là encore, François Hollande se différencie de cette pratique en posant le principe de la confiance, comme l'impératif sans lequel il n'y a ni devenir, ni réussite.

La campagne est désormais pleinement lancée. J'en appelle à tous les internautes soucieux de leur écosystème, qu'ils continuent de twitter, de poster des billets, de partager des informations, de renforcer les liens dans leur communauté, c'est à cette condition qu'ils imposeront leurs propres règles et contribueront eux aussi à se protéger, à se renforcer, à faire vivre ce lieu d'échanges, de débats et de démocratie et... à participer le plus efficacement au changement.

 

 

Vincent Feltesse

Vincent Feltesse

Responsable de la campagne en ligne de François Hollande



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