Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Nous contacter

Section Daniel MAYER Canton de Mundolsheim
Fédération du Bas Rhin du Parti Socialiste
8 rue Saint-Ehrard - 67100 Strasbourg
Courriel : ps.mundolsheim@gmail.com

Recherche

Archives

23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 15:35

ALSACIENS.jpg

 

François Hollande a viré en tête au soir du 22 avril de 2012. Cependant, avec 27,08% des voix , Nicolas Sarkozy n'est qu'à un point et demi du vainqueur. Autant dire que malgré le bon score de Jean Luc Mélanchon et les appels à gauche à voter contre le président sortant, l'issue du 2ème tour reste ouverte.

 

Le vote des électeurs du FN peut-il faire gagner Nicolas Sarkozy ? Comment se comporteront ceux de François Bayrou ? Autant de questions, autant d'incertitudes, qui dans un contexte droite/gauche exarcerbé mettent sur le devant de la scène les thèses extrémistes d'un FN boosté par 5 années d'une présidence toute entière occupée à chasser sur les terres de l'extrème droite.

 

L'efffondrement du vote centriste et l'Alsace plurielle


Plus près de nous, l'Alsace confirme sa propension à voter « conservateur », explosant au passage le record de fidélité politique, qui au Mexique a vu le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) se maintenir au pouvoir pendant plus de 72 ans sans interruptions !

Mais plus que d'une Alsace votant à droite, c'est bien d'une Alsace plurielle dont il s'agit aujourd'hui, non pas tant celle vantée par les démographes et autres autres spécialistes de la chose politique, mais celle qui distingue l'Alsace des villes de l'Alsace des champs, celle mettant en perspective Strasbourg et Mulhouse aux centaines de communes rurales tenaillées pour beaucoup d'entre elles par le vote extrémiste, un vote dont la permanence dans le temps exclu désormais toute tentative d'explication par la seule protestation.


Il ne s'agit pas de développer ici les thèses maintes fois ressassées par ces innombrables commentateurs et experts parfois auto proclamés, si ce n'est pour dénoncer certaines d'entre elles, désormais bien décalées, ou pour le moins insuffisantes à éclairer les raisons qui poussent nombre de nos concitoyens à voter extrêmiste au risque de contredire une histoire, celle d'une Alsace terre immuable d'un centrisme tempéré.

A lire en effet les résultats du premier tour, c'est bien à un effondrement de l'audience de François Bayrou auquel on a assisté en Alsace. Dans ces territoires où le centrisme a toujours été vécu comme partie intégrante d'un vote conservateur, la posture du ni - droite ni - gauche du leader du MODEM avait de quoi dérouter bien des électeurs.


Et pour révenir au cœur du sujet, contrairement à ce que l'on a pu le lire dans certains commentaires de la presse locale, c'est bien à un glissement général des voix du centre droit vers la droite et de la droite vers l'extrème droite auquel on assiste désormais.

L'Alsace qui se droitise, l'Alsace qui dans les campagnes et les territoires oubliés de la république se réfugie dans le vote extrême, cette Alsace qui s'exprime sous nos yeux  doit se comprendre comme un cri d'alarme, comme un déni de légitimité des politiques menées tant par le président sortant que par la droite locale, où, aux incitations à la division et à la stigmatisation du premier répondent les pas de deux de ces élus conservateurs, jouant à Paris la même partition que celle qu'ils dénoncent à corps et à cris dans leur territoire d'élection.

Cette politique schizophrénique, cette politique du double language, confortant contre vents et marées la faillite gouvernementale sur les sujets majeurs de l'emploi, de l'éducation, du développement territorial et des services à la personne, inscrit désormais durablement une bonne partie de l'électorat dans un ailleurs, qui pour certains partis de gauche mériteraient qu'ils s'y interessent autrement que par les sempiternelles injonctions d'une « Alsace, terre de mission ».

 

L'alternative socialiste expliquée aux Alsaciens


Il reste que la politique qu'a mené Catherine Trautmann et que mène désormais Roland Ries dans la capitale Alsacienne est très certainement l'aiguillon qui permet à la gauche alsacienne de déterminer ses caps, non seulement dans les quartiers sensibles, mais également dans toutes les strates de la vie urbaine, périurbaine et rurale.

Concertation et participation citoyenne au service d'une solidarité  et d'une justice sociale réinventée, cette méthode, qui fait ses preuves à Strasbourg, Ilkirch, Ostwald et Schitigheim doit aussi être celle portée par les élus et militants socialistes et de gauche dans des terres où elle brille par son constant effacement.

Une politique s'affirmant comme une véritable alternative, s'appuyant sur les valeurs du parti socialiste et portée par le programme de François Hollande. Une politique commentée et explicitée à l'aune des dossiers locaux et des préoccupations du quotidien de ces électeurs qui n'ont que leur vote pour se faire entendre quand ils ne snobbent pas la mère de nos institutions, ce droit républicain impréscriptible à pouvoir élire celles et ceux qui nous représentent dans les instances décisionnelles.

 

Le canton de Mundolsheim ou les trous noirs de la rurbanité


Et pour conclure, quelques mots pour rappeler ce qui constitue le territoire de la section de Mundolsheim. Territoire périurbain, ou mieux encore « rurbain », pour employer ce mot-valise apparu aux lendemains de l'expansion des villes du 20ème siècle.

 

Comment définir ce paysage autrefois rural et désormais recomposé par le mitage urbain ?

Comment signifier l'apport d'une nouvelle population active en milieu urbain ?

Comment dynamiser des espaces ruraux restés à l'écart des standards de la ville ?

Comment mesurer les impacts des avancées de la grande cité sur les écosystèmes, entre activités agricoles et logiques urbaines transplantées parfois brut de décoffrage ?

Comment résoudre le conflit entre anciens ruraux et nouveaux habitants venant d'ailleurs ?

Comment concilier les impératifs des déplacements pendulaires et les nécessités du développement durable ?

Comment répondre au départ des classes moyennes de la grande ville au risque de renforcer les disparités spatiales et sociales dans l'urbain ?

Autant de questions qui sont autant de débats à mener, des débats qui ne se limitent pas au cercle relativement restreint d'une section socialiste mais demandent pour être instruits valablement à être posés à plus grande échelle et selon des méthodes à (ré)inventer .

 

Et maintenant ?


Ces questions en suspend sont celles qui aujourd'hui se déterminent dans les deux tours de l'élection présidentielle, celles qui hier se sont exprimées lors des consultations de 2009, 2010 et 2011 où, de la question européenne aux conditions locales du vivre ensemble, ce qui se joue désormais est bien celui des rapports entre le monde du travail et celui de l'argent, celui de la justice sociale comme condition des politiques menées au nom de la démocratie, celui de la solidarité comme rempart aux chamboulements initiés par les gourous de l'économie casino, celui de la connaissance contre l'empirisme des politiques rétrogrades, celui de l'agora politique comme rempart aux trajectoires individualistes suscitées par la société marchande.

Toutes choses dont il s'agit pour chacun de s'en imprégner pour mieux se convaincre du bien fondé à agir en connaissance de cause dans la juste appréciation des moyens dont il dispose.

 

Francis Alexis HAMMER

 

 


Partager cet article
Repost0

commentaires