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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 07:44

 

Les choix du gouvernement et du Conseil Régional dans le domaine de l’Education font craindre, à la communauté éducative, comme à l’ensemble des parents d’élèves, une rentrée scolaire 2011 difficile. En effet, l’Etat dans sa gestion de l’aspect éducatif et la Région dans son investissement pour la maintenance, les travaux et le fonctionnement des lycées font chacun le choix historique d’un désengagement humain et financier massif.

Des professeurs aux parents d’élèves et lycéens, des proviseurs au personnel TOS, tous attendent avec crainte les conséquences de choix politiques et dogmatiques désastreux pour l’avenir. En effet, dans une logique purement comptable, le gouvernement a annoncé la suppression de 16 000 postes dans l’Education Nationale pour la rentrée 2011. L’Alsace, comme les autres régions françaises, ne sera pas épargnée par ces « coupes sombres ». Alors que dans les collèges et les lycées alsaciens les effectifs seront en augmentation de près de 780 élèves, (source : Rectorat), ce sont quelques 196 postes d’enseignants qui seront supprimés dans la même période. Les conséquences sont déjà connues : classes fermées ou surchargées, augmentation de l’échec scolaire, arrêt de filières dans certains lycées, options non-assurées, etc. Pire encore, c’est la Réforme des Lycées, voulue et portée par le gouvernement, qui sera totalement inapplicable, notamment sur les aspects fondamentaux que sont l’égalité des chances et l’accompagnement individuel. C’est la qualité même de l’enseignement dispensé à notre jeunesse qui est remise en cause.

Dans les établissements la colère gronde et les Conseils d’administration rejettent massivement les Dotations horaires globales (DHG) (1), en forte diminution, proposées par le Rectorat. Faute de trouver un accord, celui-ci devra donc attribuer les DHG aux établissements de manière autoritaire.

Dans le même temps, le primaire n’est pas épargné. Ainsi, dans le premier degré, déjà parent pauvre de notre système éducatif, ce sont quelques 177 postes qui seront supprimés en Alsace. Derrière ces chiffres se cache une réalité : la fermeture de classes entières dans nos villes et nos villages ! Pour l’instant, période électorale oblige, il est impossible de savoir précisément où se feront les suppressions de classes : en effet les Comités Techniques Paritaires Départementaux prévus pour annoncer les fermetures de classes ont été habilement reportés à l’après élection cantonale des 20 et 27 mars 2011. Alors que les compétences de base : savoir lire, écrire et compter, sont de moins en moins bien maîtrisées par les élèves entrant au Collège, le gouvernement fait le choix de ne plus investir pour l’avenir.

Depuis l’adoption de son budget 2011, la Région Alsace a, elle aussi, opéré son désengagement vis-à-vis du monde éducatif. Alors que son soutien envers les Lycées était de 114 millions d’euros par an entre 2004 et 2010 (hors plan de relance), c’est près de 20 millions de crédits, plus de 16% de ce budget qui est supprimé pour 2011. Là aussi, les conséquences sont déjà connues : réduction du niveau de maintenance et de sécurité, enterrement et report des projets d’investissements, fonctionnement mis à mal. Et ce d’autant plus que le désengagement financier de l’Etat sur les contrats aidés posera, nous le savons d’ores et déjà, de nouvelles difficultés pour la fin 2011 à la Région comme aux communes.

La formation et l’innovation sont incontournables pour le développement industriel de notre région. La Région Alsace doit aussi soutenir la formation par apprentissage et ce pour tous les niveaux de diplômes. Alors que ces filières doivent être plus attractives, une grande majorité des centres de formation par apprentissage sont aujourd’hui en grande difficulté financière. Ces difficultés proviennent de la diminution des moyens affectés à ces centres mais aussi de  l’iniquité dans la collecte et la répartition de la taxe d’apprentissage. L’Etat et la Région, responsables de cette situation, doivent réagir pour donner à l’apprentissage une vraie place pour le développement économique de notre région.

Jugé  « non rentable », c’est tout le système éducatif français qui est progressivement laissé à l’abandon. Pour nous, dans un pays qui se dit « développé », ceci est totalement inacceptable !

L’éducation est un véritable enjeu pour l’avenir de notre pays. A l’heure de la mondialisation où la concurrence se joue à tous les niveaux, l’éducation doit être le levier qui permettra à nos enfants de pouvoir faire face aux enjeux futurs. Elle est aussi l’un des garants de la cohésion de notre société. Il faut donc y mettre les moyens financiers et humains. Il ne peut être question « d’économies », dans un secteur qui doit être la priorité des priorités au  niveau national, comme au niveau régional ou communal. C’est d’avenir dont nous parlons, celui de celles et ceux qui, demain, feront la France.

Abraham Lincoln a dit un jour à ses détracteurs : « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ». Nous faisons, nous, le pari de l’éducation pour que tous les jeunes puissent préparer sereinement leur avenir avec les mêmes chances, et disposer des moyens de leur réussite.

Les élus du groupe Socialistes et Démocrates du Conseil Régional d'Alsace

Antoine Homé, Président,
Michel Chéray, Alain Fontanel, Dominique Hoeffel, Anne-Pernelle Richardot, Cléo Schweitzer, Victorine Valentin et Jean-Marc Willer


 

 (1) - La DHG : il s’agit de l’enveloppe d’heures d’enseignement annuel attribuées à chaque établissement scolaire par le Rectorat.

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