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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 10:26
Le futur palais des sports de Montpellier

Rama YADE, Secrétaire d'état chargée des sports, va installer prochainement une commission "Grandes salles" chargée de plancher sur la réalisation de futures salles des sport capables d'accueillir efficacement des évènement sportifs d'envergure.
Cette commission de 30 membres sera présidée par Daniel CONSTANTINI, ancien sélectionneur de l'équipe des barjots, par deux fois championne du monde handball en 1995 et 2001.
"En matière de salles, la France ne tient pas son rang...elle ne joue pas en deuxième division, mais en troisième division". Ce constat de la Secrétaire d'état, pour paraître rude à certains n'en est pas moins vrai. Pour ceux qui ont l'occasion de fréquenter les salles françaises, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles ne brillent pas par leur confort ou leur capacité d'accueil. Et pour ceux qui en douteraient, il suffit de visiter la  halle de Gerland à Lyon pour comprendre l'état de notre parc national.
 Avec les 14000 places du POP Bercy, le Palais des Sports de Pau et ses 8000 places, les 6500 places  de la salle Gerland à Lyon, le tour des grandes salles Françaises est vite fait.
La plus récente d'entre elles a 25 ans et aucune ne rentre dans le top 20 des grandes salles Européennes.
Cela étant dit, vu l'état des finances des collectivité territoriales et les sommes à investir, une des solutions possibles impliquerait de "monter des projets en partenariat avec le secteur privé" (1). Ce qui en filigramme poserait la question du retour sur investissement, sachant qu'aucun partenaire du privé ne saurait se lancer dans la bataille sans avoir l'assurance de la viabilité financière du projet pour lequel il serait sollicité.
Alors, dans cet esprit, on peut certes concevoir des grandes salles, mais il faudra dès lors accepter des projets annexes de commerces, animations culturelles, etc, puisque "Seuls, les sports de salle ne sont pas capables de proposer suffisamment de manifestations pour faire vivre (les salles) de façon autonome" (2). Autant dire que dans cette optique, les projets susceptibles de satisfaire aux critères de rentabilité auront à rencontrer des oppositions nombreuses et variées !

Demeure la question sportive. Que cela soit pour le volley, le basket, ou le handball, la champion league de ces 3 disciplines majeures concerne pour l'essentiel des villes moyennes : Pau, Cholet, Hyeres, Saint-Raphael, Dunkerque, Istres, etc, ce qui n'est pas sans poser quelques interrogations.
  Faut il croire que ces villes moyennnes, soucieuses de leur renom, se sont rabattues sur ces sports, faute de pouvoir prétendre aux exigences financières exhorbitantes du foot pro ?  Elles y ont trouvé en tous les cas, la possibilité d'une locomotive capable d'entraîner les jeunes à la pratique sportive et la possibilité d'investir utilement dans une pédagogie du sport que rehaussent les résultats des équipes locales.
Ce faisant, la perspective du projet "Grandes salles" risque fort de mettre à mal toute cette politique, car sauf à pouvoir s'appuyer sur une zone de chalandise conséquente (voir l'exemple de PAU et ses 84000 habitantsts), on voit mal ces villes moyennes concourir à armes égales avec les grandes métropoles Françaises (3)

Le futur des grandes salles se dirige donc vers les grandes agglomérations, disposant tout à la fois de la puissance financière, de la masse critique en terme de spectateurs potentiels, et d'une zone d'attraction supportant sans dommages les ajouts commerciaux ou culturels confortant la pérennité des partenariats public/privé.

Rapporté à ces exigeances, le cas de Strasbourg soulève bien des interrogations. Adossée à la frontière du Rhin, la ville est bien placée pour savoir que l'Europe sportive se définit en premier lieu dans le cadre des championnats nationaux et que de ce fait elle ne peut compter que sur un rayonnement à 180 degrés. Métropole d'équilibre, elle ne surclasse pas les villes d'importance proches et se trouve donc en concurrence avec elles. De plus, sa zone d'influence sportive a rarement pu se conforter aux résultats de ses équipes les plus marquantes.
Chacun connait les tribulations de son club phare de football, qui à une exeption près n'a jamais fait la une des exploits sportifs. Dans les sports indoor de référence, la ville de Strasbourg ne peut faire valoir que la seule équipe de la SIG en 1ere ligue de basket professionnel, ce qui est peu en comparaison du nombre des habitants de sa communauté urbaine.
Elle possède cependant avec le Hall Rhénus, une salle multi-sports de 6200 places, idéalement située et pouvant s'agrandir et se moderniser à peu de frais, ce qui dans la configuration actuelle constitue une bonne solution d'attente.
De fait, Strasbourg, à l'égal d'autres métropoles de l'hexagone , dans le cas où elle viendrait à concourir, se retrouverait  avec des problématiques d'audience dans des disciplines (Basket, volley ball, handball, athlétisme indoor, tennis, ect), où le côté intermittant du spectacle pour certaines, leur cantonnement dans nombre de villes moyennes, ne permettent pas de préjuger avec certitude du bien fondé de la nécessité d'un projet d'une grande salle pouvant accueillir des publics conséquents et à intervalles rapprochés. Et comme Strasbourg dispose avec le Zenith d'un établissement répondant largement aux besoins culturels du moment, on voit mal ce en quoi la capitale Alsacienne pourrait être concernée par les consultations que prévoit la commission.

Actuellement, en privilégiant les critères d'excellence concernant la taille de l'agglomération  et le renom de ses clubs sportifs, seuls Lyon, Paris, Marseille peuvent utilement soutenir la comparaison avec les autres grandes villes européennes. Quant à prendre exemple sur les Etats Unis pour justifier de salles sportives d'importance, difficile d'imaginer la transposition des pratiques américaines, là où l'audience de disciplines indoor (basket, hockey, etc), est sans commune mesure avec celle qu'enregistre notre pays.
De plus les Américains ont une culture du management de site que nous ne maîtrisons que très
imparfaitement. Ainsi, le Madison Square Garden à New York accueille en même temps que l'équipe de basket des "Knicks" celle de l'équipe de hockey des "Rangers".

Autant dire que si le principe d'une réflexion sur l'utilité des grandes salles est une nécessité, celle de la phase effective des réalisations renvoit à  la singularité des aspects territoriaux, économiques et culturels, qui sont les passages obligés du sport spectacle d'aujourd'hui.

(1)  Propos tenus par Rama YADE.
(2)  Joel DELPLANQUE, président de la ligue Française de handball.
(3)  La géographie du football est là pour nous rappeler que neuf des dix plus grandes villes de France (sauf Strasbourg) participent au  chamionnat de première division professionnelle, et que toutes, disposent d'un stade de grande capacité.

Francis Alexis HAMMER


 

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